Etude sur l’allergie à l’œuf en Europe à ne pas confondre avec l’allergie aux « crânes d’œuf » européens.

mardi 16 février 2016 par Dr Stéphane Guez1625 visites

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Etude sur l’allergie à l’œuf en Europe à ne pas confondre avec l’allergie aux « crânes d’œuf » européens.

Etude sur l’allergie à l’œuf en Europe à ne pas confondre avec l’allergie aux « crânes d’œuf » européens.

mardi 16 février 2016, par Dr Stéphane Guez

Incidence et histoire naturelle de l’allergie à l’œuf dans les 2 premières années de vie (étude de la cohorte de naissance EuroPrevall). : Xepapadaki P, Fiocchi A, Grabenhenrich L, Roberts G, Grimshaw KEC, Fiandor A, Larco JI, Sigurdardottir S, Clausen M, Papadopoulos LNG, Dahdah L, Mackie A, Sprikkelman AB, Schoemaker AA, Dubakiene R, Butiene I, Kowalski ML, Zeman K, Gavrili S, Keil T, Beyer K.

Incidence and natural history of hen’s egg allergy in the first 2 years of life—the EuroPrevall birth cohort study.

dans Allergy 2016 ; 71 : 350–357.

 Introduction :

  • Les parents et les services de santé perçoivent l’allergie à l’œuf (AO) comme une allergie alimentaire fréquente dans les premières années de vie, mais l’incidence réelle n’est pas claire car les études de population avec des critères de diagnostic reposant sur les gold-standards sont manquantes.

 Objectif de l’étude :

  • Il a été d’établir l’incidence et l’évolution d’enfants ayant un diagnostic confirmé d’AO par un test de provocation, depuis la naissance jusqu’à l’âge de 24 mois, dans différents pays d’Europe.

 Matériel et Méthode :

  • Dans l’étude de cohorte EuroPrevall, les enfants ayant une suspicion d’AO et leurs témoins appariés ont été évalués dans 9 pays, en utilisant une protocole standardisé incluant :
    • le dosage des IgE spécifiques à l’œuf,
    • des tests cutanés en prick
    • et un test de provocation en double aveugle contre placebo.

 Résultats :

  • En Europe, 12049 nouveau-nés ont été inclus, et 9336 (77.5%) ont été suivi jusqu’à l’âge de 2 ans.
  • Chez 298 enfants, l’AO a été suspectée et un test de provocation réalisé.
  • L’AO à l’âge de 2 ans a été confirmée chez 86 des 172 enfants ayant eu un TPO (incidence moyenne 0.84%, IC95% : 0.67 – 1.03).
  • L’incidence moyenne ajustée de l’AO est de 1.23% (IC95% : 0.98 – 151) en incluant les cas possible d’AO parmi les enfants éligibles mais n’ayant pas eu le TPO.
  • Les incidences minimum et maximum sont :
    • Grande-Bretagne : 2.18%, IC95% : 1.27 – 3.47).
       **Grèce : 0.07%.
  • La moitié des enfants ayant un AO sont devenus tolérants au cours de la première année du diagnostic initial.

 Conclusions :

  • La plus grande étude multinationale européenne de suivi d’une cohorte de naissance sur l’allergie alimentaire reposant sur des critères « gold-standards » diagnostics montrent que l’incidence moyenne ajustée de l’AO est beaucoup plus faible que les chiffres initialement disponibles.
  • Cependant il existe de grandes différences selon les pays.
  • La moitié des enfants ayant une AO documentés acquière une tolérance 1 an après le diagnostic.

Les auteurs ont analysé les données d’une étude de suivi, prospective à travers l’Europe, concernant l’incidence de l’allergie à l’œuf.

Les résultats montrent une incidence faible de 1.23% avec cependant selon les pays des variations multipliées ou divisées par 2. La moitié des enfants perdent cette allergie à 1 an après le diagnostic.

Ce travail épidémiologique confirme les données cliniques habituelles sur l’allergie à l’œuf.

Le même protocole ayant été appliqué pour toutes les différentes villes européennes, les résultats peuvent être considérés comme comparables.

Il est curieux de constater de grandes différences selon les pays et la deuxième partie de ce travail, probablement la plus intéressante pour des applications cliniques, sera de savoir pourquoi il y a de telles différences selon les pays. Est-ce secondaire à des habitudes alimentaires différentes : contact plus précoce avec l’œuf, ou inversement introduction plus tardive ? Y a t’il des cofacteurs etc.

Dans ce travail, le TPO n’a porté que sur l’œuf cru, on en sait pas si l’œuf cuit était ou non toléré chez une partie de ces enfants allergiques. Enfin il n’y a pas eu de dosages d’IgE spécifiques des composants allergéniques : pourtant, l’approche moléculaire est devenue indispensable dans le diagnostic, le suivi et le pronostic de l’allergie à l’œuf.

Cette étude apporte certes une information sur l’incidence réelle de l’allergie à l’œuf mais est en retard par rapport à la pratique allergologique et donc sa portée reste minime puisque ne tenant pas compte de l’apport de l’allergie moléculaire.

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