Exposition très ancienne à la pollution aérienne et risques de mortalité à long terme en Angleterre et au Pays de Galles : étude de cohorte prospective longitudinale. : Anna Hansell1,2, Rebecca E Ghosh1, Marta Blangiardo1, Chloe Perkins5, Danielle Vienneau1,3,4, Kayoung Goffe1, David Briggs5, John Gulliver1
dans Thorax 2016 ;71:330-338 doi:10.1136/thoraxjnl-2015-207111
– Introduction :
- L’exposition à long terme à la pollution aérienne contribue à la mortalité, mais il y a peu d’études qui examinent les effets des expositions à très long terme (plus de 25 ans).
– Méthodes :
- Cette étude a évalué les concentrations modélisées de la pollution aérienne, pour les années 1971, 1981, 1991 (fumées noires :FN et SO2) et l’année 2001 (PM10), par rapport à la mortalité jusqu’en 2009, chez 367 658 membres de l’étude de surveillance longitudinale, un échantillon de 1% du recensement anglais
- Les variables étudiées étaient la mortalité de toutes causes (non accidentelles), de causes cardiovasculaire (CV) et respiratoire.
– Résultats :
- Les expositions aux FN et au SO2 restaient associées à la mortalité après des décades d’exposition – l’exposition aux FN en 1971 était significativement associée à la mortalité globale de toutes causes (OR 1.02 (IC à 95% 1.01 à 1.04)) et de cause respiratoire (OR 1.05 (IC à 95% 1.01 à 1.09)) entre 2002 et 2009 (Ors exprimés par 10 μg/m3)
- Les tailles d’effet les plus importantes étaient constatées pour les expositions les plus récentes et pour les maladies respiratoires
- L’exposition aux PM10 en 2001 était associée à toutes les variables entre 2002 et 2009, avec des associations plus fortes pour la mortalité respiratoire (OR 1.22 (IC à 95% 1.04 à 1.44)) que cardiovasculaire (OR 1.12 (IC à 95% 1.01 à 1.25))
- Après ajustement des PM10 aux expositions passées aux FN et au SO2 en 1971, 1981 et 1991, il y avait une diminution des OR de mortalité de toutes causes à 1.16 (IC à 95% 1.07 à 1.26) alors que les associations CV et respiratoire perdaient de leur signification, suggérant un facteur confondant avec l’exposition aérienne passée, mais il n’y avait pas d’évidence pour une modification de l’effet
- Les limitations de cette étude incluent une information limitée sur l’interaction avec le tabagisme, et une mauvaise classification des expositions très anciennes.
– Conclusions :
- Cette grande étude nationale suggère que l’exposition à la pollution aérienne a des effets à long terme sur la mortalité qui persistent des décennies après l’exposition, et que les expositions à des pollutions très anciennes influencent les estimations habituelles de l’association entre la pollution aérienne et la mortalité.