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Croquettes pour chats pendant la grossesse : moins d’asthme chez le nouveau-né ?
jeudi 7 novembre 2002, par
Les études épidémiologiques fournissent une abondante littérature médicale et avec un peu d’imagination on peut toujours trouver des associations entre divers paramètres. L’habillage statistique très savant fait penser que les résultats publiés le sont tout autant. Mais qu’en est-il vraiment ?
Utilisation du paracetamol durant la grossesse et sifflements chez le jeune enfant. : S O Shaheen1, R B Newson1, A Sherriff2, A J Henderson2, J E Heron2, P G J Burney1, J Golding2 and the Alspac Study Team 1 Department of Public Health Sciences, Guy’s, King’s and St Thomas’ School of Medicine, King’s College, London, SE1 3QD, UK
2 Unit of Paediatric and Perinatal Epidemiology, Institute of Child Health, University of Bristol, BS8 1TQ, UK dans Thorax 2002 ;57:958-963
Les auteurs ont publiés précédemment un article sur les liens possibles entre l’utilisation fréquente du paracetamol (acetaminophen) et sifflements bronchiques et asthme chez les adultes et les enfants. Mais il manquait des données sur un effet possible prénatal sur l’apparition de sifflements chez le jeune enfant.
– Méthodes :
* Dans une population (Avon Longitudinal Study of Parents and Children), les femmes ont été interrogées 2 fois au cours de leur grossesse (à 18-20 semaines et à 32 semaines) sur leur prises d’aspirine et de paracetamol.
* Six mois après la naissance, et ensuite tous les ans, les mères ont été interrogées sur les sifflements bronchiques et l’asthme de leurs enfants.
* Les effets de l’utilisation de l’aspirine et du paracétamol pendant la grossesse sur les risques pour le rejeton d’avoir : des sifflements bronchiques à 32-42 mois (n=9400) et de l’eczéma vers 18-30 mois (n=10216) et sur les risques d’avoir différents types de sifflements (présence ou absence de sifflements avant 6 mois et vers 30-42 mois) ont été examinés.
– Résultats :
* Le paracetamol est pris fréquemment (plusieurs fois par jour quotidiennement) par seulement 1% des femmes.
* Après élimination de biais possibles, l’utilisation fréquente du paracetamol en fin de grossesse (20-32 semaines), mais pas en début de grossesse (moins de 18 - 20 semaines) est associée à un risque augmenté de sifflements chez l’enfant vers 30-42 mois (OD ajusté en comparaison avec l’absence de prise : 2.10, IC95% : 1.3-3.41 ; p = 0.003) en particulier si les sifflements débutent avant 6 mois (OR : 2.34 , IC95% : 1.24-4.4 ; p = 0.008).
* En supposant une relation causale, seulement 1% des sifflements vers 30-42 mois peuvent être attribués à cette exposition.
* L’utilisation fréquente du paracetamol pendant la grossesse n’est pas associé avec un risque augmenté d’eczéma.
* L’utilisation fréquente d’aspirine pendant la grossesse est associé avec une augmentation du risque de sifflements seulement avant 6 mois.
– Conclusions : L’utilisation fréquente du paracetamol en fin de grossesse pourrait augmenter le risque de sifflements du nouveau-né, bien qu’un tel effet ne puisse expliquer qu’environ 1% de la prévalence dans la population des sifflements bronchiques dans l’enfance.
Alors pourquoi ai-je choisi ce titre provocateur pour cet article ?
Mais parce qu’on peut être dubitatif sur ce type de publication qui recherche des liens saugrenus entre des faits qui ne peuvent être reliés entre eux, et que les auteurs eux mêmes disent bien que, de toutes façons, leurs résultats ne peuvent expliquer que moins de 1% des sifflements bronchiques.
Alors pourquoi ne peut étudier également les relations possibles entre l’absorption de croquettes pour chat chez des femmes enceintes boulimiques et le risque de voir apparaître 1% d’asthme chez les rejetons ?
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