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« Sniffer » de l’aspirine : acte diagnostic ou conduite addictive ?
dimanche 24 novembre 2002, par
L’asthme à l’aspirine reste une affection mystérieuse dont le mécanisme physiopathologique est encore incertain. Il semble pourtant qu’un lien puisse être établi sur le plan physiopathologique entre les manifestations de rhinosinusite chronique, les polypes nasaux et l’asthme.
Intolérance à l’aspirine et polypose nasale. : Picado C. Servei de Pneumologia, Hospital Clinic, Barcelona, Spain. cpicado@medicina.ub.es dans Curr Allergy Asthma Rep 2002 Nov ;2(6):488-93
La rhinosinusite chronique avec polypose nasale se développe habituellement chez les patients ayant un asthme avec intolérance à l’aspirine, le métabolisme de l’acide arachidonique apparaissant anormal au niveau des polypes nasaux de ces patients.
Cette anomalie est caractérisée par une production diminuée de prostaglandine E2 (PGE2) et une production élevée de leucotriènes cystéinées. De plus, la cyclo-oxygénase 2 est réprimée au niveau des polypes des patients ayant un asthme avec intolérance à l’aspirine. Cette anomalie pourrait expliquer la faible production de PGE2 au niveau des polypes nasaux, et pourrait rendre compte de la susceptibilité plus importante aux effets de l’aspirine.
L’instillation nasale ou l’ingestion d’aspirine induit une réaction nasale chez la plupart des patients intolérants à l’aspirine. Cette réaction s’accompagne d’un afflux de polynucléaires éosinophiles et d’une augmentation concomitante des leucotriènes cystéinées, de la tryptase et de la libération d’ECP (éosinophile cationique protéine).
Le test nasal à l’aspirine est sans danger avec une sensibilité modérée mais une forte spécificité qui permet de l’utiliser dans le diagnostic d’intolérance à l’aspirine.
Les similarités de réactions entre le nez et les voies respiratoires chez les patients intolérants à l’aspirine apportent des preuves supplémentaires d’un mécanisme pathogénique commun pour expliquer les polypes nasaux, la rhinosinusite chronique et l’asthme bronchique.
Il s’agit d’un article de synthèse qui propose une explication physiopathologique commune pour expliquer les différentes facettes de la maladie de Widal, ou asthme avec intolérance à l’aspirine.
Les auteurs exposent aussi l’intérêt d’un test de provocation par voie nasale, beaucoup moins dangereux que le test de provocation par l’aspirine par voie orale qui risque déclencher une crise d’asthme grave.
Malgré tout cet article n’apporte pas de grandes nouveautés.
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