Le « hot d’or » pour cette forme clinique inhabituelle de dermatite atopique.

vendredi 29 novembre 2002 par Dr Stéphane Guez20840 visites

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Le « hot d’or » pour cette forme clinique inhabituelle de  dermatite atopique.

Le « hot d’or » pour cette forme clinique inhabituelle de dermatite atopique.

vendredi 29 novembre 2002, par Dr Stéphane Guez

La dermatite atopique peut atteindre toutes les parties du corps dont les régions périnéale. Ce cas clinique inhabituel est à connaître car il s’agit d’une véritable urgence urologique.

Priapisme au cours de l’évolution d’une dermatite atopique généralisée. : Maitre S, Michel JL, Varlet F, Cambazard F. Service de Dermatologie, CHU Saint-Etienne, France dans Ann Dermatol Venereol 2002 Aug-Sep ;129(8-9):1038-41

Le priapisme est une érection pathologique prolongée et douloureuse, qui ne se résout pas par une éjaculation. Les causes peuvent être une prise médicamenteuse, un traumatisme périnéale, un processus thromboembolique ou un priapisme primaire. Les auteurs rapportent un cas de priapisme secondaire à une dermatite atopique diffuse.

 Cas clinique :
* un enfant de 11 ans, ayant une dermatite atopique, se présenta pour une érection irréductible persistante depuis les dernières 36 heures.
* En plus du priapisme, il présentait des lésions de grattage nombreuses sur le corps et sur le pénis, qui s’étaient développées durant les 2 derniers mois (traitées par application quotidienne d’un topique corticoïde), et évocatrices d’une exacerbation de la dermatite atopique.
* Un traitement urologique d’urgence a consisté en une ponction du corps caverneux, suivi par une injection d’etilephrine dans le pénis. Une détumescence complète et définitive a été obtenue.
* Une application de betamethasone a guéri les lésions cutanées. L’enfant a été traité par ciclosporine pour sa dermatite atopique avec de bons résultats à 6 mois.

 Discussion :
* Dans ce cas clinique, les hypothèses d’une leucémie myéloïde, d’une anémie falciforme et d’une thrombocytémie essentielle ont été éliminées.
* Le jeune garçon n’avait pas présenté de traumatisme périnéal récent mais des lésions de grattage pouvant être considérées comme des microtraumatismes. La formation d’une œdème inflammatoire obstruant les veines de drainage du pénis ont provoqué le priapisme.
* Il n’est pas possible d’éliminer la responsabilité des corticoïdes locaux dans la pathogénie du priapisme de cet enfant. En effet c’était le seul traitement prescrit, et pas la suite il a reçu seulement de la ciclosporine, sans récidive.


Il s’agit effectivement d’une observation inhabituelle, mais qui a un double intérêt : d’une part de savoir reconnaître et traiter cette urgence urologique, car, comme le rappellent les auteurs, le priapisme est douloureux et certainement très angoissant et traumatisant chez un enfant de cet âge ; d’autre part le mécanisme physiopathologique fait apparaître l’importance du phénomène inflammatoire qui est profond et peut atteindre le réseau veineux sous-jacent.

Ainsi, on comprend mieux l’importance de la porte d’entrée que peut représenter un eczéma des membres inférieurs par exemple, avec un risque d’érysipèle mais aussi de phlébite.

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