Exit le Tacrolimus dans la dermatite atopique : place au Pimecrolimus

mardi 3 décembre 2002 par Dr Dominique Marchand4587 visites

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Exit le Tacrolimus  dans la dermatite atopique : place au Pimecrolimus

Exit le Tacrolimus dans la dermatite atopique : place au Pimecrolimus

mardi 3 décembre 2002, par Dr Dominique Marchand

Une alternative au traitement topique corticostéroïde dans la dermatite atopique de l’adulte, la crème de pimecrolimus à 1%, a été évaluée lors d’une étude multicentrique allemande portant sur la prise en charge précoce de la DA : ce traitement est sûr, efficace, permet une réduction substantielle des poussées aiguës

La crème Pimecrolimus dans la prise en charge à long terme de la dermatite atopique de l’adulte : une étude sur 6 mois : Michael Meurera, Regina Fölster-Holstb, Gottfried Wozela, Gottfried Weidingerc, Michael Jüngerd, Matthias Bräutigamc, f for the CASM-DE-01 Study Group aHautklinik, Universitätsklinikum der TU, Dresden, bUniversitätshautklinik, Kiel, cNovartis Pharma GmbH, Clinical Research, Nürnberg, dKlinik und Poliklinik für Hautkrankheiten, Ernst-Moritz-Arndt-Universität, Greifswald, Deutschland dans Dermatology 2002 ;205:271-277

 Contexte : la crème Pimecrolimus (Elidel, SDZ ASM 981), un inhibiteur non stéroïdien des cytokines pro inflammatoires , est efficace dans le traitement de la dermatite atopique (DA). Nous avons tenté d’évaluer si un traitement précoce des signes et symptômes de la DA réduisait les besoins en corticostéroïdes topiques.

 Objectif : Explorer l’efficacité et la sûreté de la crème pimecrolimus à 1% dans la prise en charge à long terme de la DA de l’adulte.

 Méthodes :
* 192 adultes avec une DA modérée à sévère furent randomisés (1 : 1) pour une application biquotidienne dès les premiers signes ou symptômes de DA avec soit la crème pimecrolimus à 1% soit avec la crème excipient ( groupe témoin ) afin de prévenir la survenue de poussées aiguës.
* Le traitement était administré en fonction des besoins sur 24 semaines.
* En cas de poussée aiguë inflammatoire , un corticostéroïde de puissance modérée (prednicarbate crème à 0,25%) était autorisé en tant que médicament de secours dans les 2 groupes.
* Le pourcentage de jours où un corticostéroïde topique a été utilisé pour traiter les poussées aiguës était le principal paramètre étudié.

 Résultats :
* La médication à base de corticostéroïde fut utilisée sur 14,2% des jours d’ une période de 24 semaines (IC 95 % : 8.3-21.1) dans le groupe pimecrolimus et sur 37,2% des jours (IC 95% : 30.4 -44) dans le groupe contrôle (p<0.001).
* Au total, 44,8% (43/96) des patients dans le groupe pimecrolimus ne furent pas confrontés à une poussée aiguë comparés aux 18,8% (18 /96) des patients du groupe contrôle.
* La valeur médiane du temps nécessaire pour développer une poussée était de 144 jours dans le groupe pimecromilus et de 26 jours dans le groupe contrôle (p<0.001).
* Le traitement par pimecrolimus était aussi associé avec une amélioration des signes et symptômes de la DA, dont le prurit, la perception de la maladie par le patient et la qualité de vie.

 Conclusions : La crème pimecromilus à1% à raison d’une application biquotidienne est efficace, bien tolérée, dans le traitement à long terme de la DA chez l’adulte, réduisant de façon substantielle le nombre de poussées aiguës en comparaison d’une thérapie conventionnelle, et par voie de conséquence réduisant ou éliminant la nécessité d’un traitement corticostéroïde.


Les inhibiteurs non stéroïdiens de l’activation T cellulaire dépendant de la calcineurine et des cytokines pro inflammatoires d’origine mastocytaire (Tacrolimus, Pimecrolimus ) sont une nouvelle classe thérapeutique en essai phase IV dans de nombreux services de dermatologie tant adulte que pédiatrique métropolitain ; les patients ainsi que les prescripteurs non universitaires sont impatients de goûter à cette drogue.

L’étude allemande analysée (multicentrique randomisée en double aveugle ) pourrait permettre de bien positionner la place de cette médication, plus particulièrement dans la prévention des poussées inflammatoires dans la DA modérée de l’adulte , les corticostéroïdes topiques restant alors la médication de secours.

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