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Puisqu’on vous le disait qu’il fallait construire les villes à la campagne pour soigner l’allergie !
vendredi 19 avril 2002, par
Depuis quelques années, de nombreuses publications apportent un faisceau de preuves concordantes sur les bienfaits de la vie à la campagne : cet environnement préviendrait asthme et allergie. Cette étude précise les durées nécessaires de vie à la campagne pour en avoir un effet bénéfique.
Le rôle protecteur de la vie à la campagne sur les tests cutanés, les IgE et l’asthme chez des adultes : donnnées de l’Etude Epidémiologique sur la génétique et l’environnement dans l’asthme, l’hyper-réactivité bronchique et l’atopie (Epidemiological study on the Genetics and Environment of Asthma, bronchial hyper-responsiveness and atopy)
Kauffmann F, Oryszczyn MP, Maccario J dans Clin Exp Allergy 2002 Mar ;32(3):379-86
L’environnement fermier et la vie traditionnelle semblent protéger les enfants de l’allergie. Le but de ce travail était d’analyser les relations entre la vie à la campagne et : l’asthme, la positivité des tests cutanés, le taux des IgE, chez des adultes en tenant compte de plusieurs variables d’exposition concernant ce mode de vie.
– Méthode : l’étude concerne 805 adultes provenant d’une grand étude épidémiologique (EGEA) incluant des asthmatiques, des non asthmatiques (sujets contrôles), et des parents de patients avec et sans asthmes.
55% des adultes ont toujours vécus à la campagne. Une vie précoce (commençant avant 1 an), durant l’enfance (jusqu’à 16 ans), prolongée (supérieure ou égale à 10 ans), et la vie actuelle ont été étudiées de façon séparée.
– Résultats : Les IgE totales sont significativement plus basses chez les patients ayant toujours vécu à la campagne et particulièrement ceux qui y vivent depuis plus de 10 ans. Des tests cutanés positifs sont significativement moins nombreux chez ceux qui ont toujours vécu à la campagne surtout durant leur enfance. Ces associations sont indépendantes de l’âge, du sexe, du tabac et de l’asthme, avec un taux d’IgE totales de 64 contre 88 IU/mL (p=0.004) pour ceux qui vivent à la campagne par rapport aux autres, avec un odd ratio de tests positifs de 0,72. Dans le groupe le plus spécifique en ce qui concerne le mode de vie traditionnel avec chauffage au bois, l’association est encore plus forte. L’association avec l’asthme, montre que les pères mais non les mères des asthmatiques, ont significativement moins d’asthme eux-mêmes, en relation avec la vie à la campagne.
– Conclusion : Le vie à la campagne protège contre l’asthme et l’allergie à l’âge adulte. Cet effet protecteur n’est pas seulement restreint à une exposition durant la petite enfance.
Certes, certes…Il faudrait donc modifier son environnement : manger le chat, jeter les lits, arracher la moquette, se chauffer avec les meubles, bref retourner dans les cavernes. Plus sérieusement, il reste à identifier de façon précise le ou les facteurs présents ou absents qui semblent protéger ceux qui vivent à la campagne.
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