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Scoop : Mr Gluco-corticoïde encore vu au bras de Mlle Béta2, mariage pour la vie ?
samedi 14 décembre 2002, par
Depuis quelques années, on voit apparaître dans le traitement de l’asthme de nouveaux médicaments qui associent corticoïde et béta2 mimétique. Cette association facilite l’observance, mais il semble également qu’il y ait aussi un effet synergique : par quels mécanismes ?
Interactions moléculaires entre gluco-corticoïdes et béta2 mimétiques. : Ian M. Adcock, PhD
Kittipong Maneechotesuwan, MD Omar Usmani, MBBS London, United Kingdom dans JACI December 2002, part 2 • Volume 110 • Number 6
Les agonistes des récepteurs adrénergiques et les gluco-corticoïdes (G) sont les traitements les plus efficaces dans le traitement de l’asthme, et utilisés ensemble ils sont plus efficaces qu’utilisés chacun seul.
Les G ont une action anti-inflammatoire qui s’effectue par le biais de l’activation d’un récepteur spécifique des G, et dont le niveau d’activité est lié au nombre de récepteurs nucléaires.
Les G peuvent réguler et augmenter la synthèse de nombreux gènes des cellules pulmonaires humaines, en interagissant avec des régions se liant à des fragments d’ADN spécifiques à l’intérieur de la région du promoteur des gènes de réponse des G.
Plusieurs des effets négatifs des G sur la synthèse des cytokines et des autres médiateurs inflammatoires sont dus à une répression d’autres gènes de transcription, comme de l’activateur de la protèine-1 et du facteur nucléaire.
Les fonctions des récepteurs des G, comme la localisation nucléaire et l’activation des gènes peuvent être régulés par l’état de phosphorylation.
Les béta2 longue durée d’action (BLDA) affectent la localisation nucléaire des récepteurs des G en modulant la phophorylation de ces récepteurs, et activent également les fonctions des récepteurs des G dans le noyau en modifiant la phosphorylation de ces récepteurs ou des protéines qui y sont associées.
Les G, en retour, peuvent réguler les fonctions des récepteurs des BLDA en augmentant leur expression par action sur les éléments de réponse des G et, en restaurant le couplage des récepteurs aux protéines G et en inhibant la régulation négative des récepteurs des BLDA prévenant ainsi leur désensibilisation.
Dans cet article, les auteurs proposent une hypothèse physiopathologique pouvant expliquer une action synergique de l’association entre corticoïdes et béta2 mimétiques dans l’asthme.
Cela passerait par le biais d’une phosphorylation induite par les béta2, qui alors activeraient positivement l’action moléculaire des corticoïdes.
Cette hypothèse permet également de rendre compte de l’action positive des corticoïdes sur les récepteurs béta2, avec une diminution du phénomène de désensibilisation, les corticoïdes restaurant le couplage des protéines G aux récepteurs béta2.
Il reste cependant à confirmer par plus d’études cliniques le gain réel de cette association entre corticoïdes et béta2 dans l’asthme par rapport à chacun de ces médicaments seuls, mais également par rapport à d’autres schémas thérapeutiques incluant d’autres molécules comme les antihistaminiques ou les anti-leucotriènes.
Il est cependant difficile d’expliquer pourquoi il semble exister un problème d’effet-dose, car la posologie du béta2 n’est pas celle habituellement utilisée lorsque les 2 médicaments sont associés mais pas dans le même spray.
S’il faut baisser la dose de béta² cela veut-il dire qu’il existe un seuil au delà duquel on perd le bénéfice de cette association ? Que va t-il alors se passer lorsque le patient en prenant cette association fixe prendra également un béta2 courte durée d’action ? Des études complémentaires sont donc souhaitables pour y voir plus clair.
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