Facteurs de risque du choc anaphylactique alimentaire.
Gisèle Kanny Denise-Anne Moneret-Vautrin Jenny Flabbée Ludivine Parisot Internal Medicine Clinical Immunology Allergology Nancy, France dans JACI April 2002 • Volume 109 • Number 4
L’objectif de cette étude est d’évaluer le rôle des facteurs de risque dans l’induction de réactions allergiques sévères aux aliments. Plusieurs facteurs de risque associés ont été rapportés dans le choc anaphylactique : l’effort physique, l’alcool, l’aspirine, les anti-inflammatoires non-stéroïdiens (AINS), les bêta-bloquants, les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC). L’importance de ces facteurs de risque est peu documentée dans la littérature.
Nous avons comparé la prévalence de ces facteurs de risque chez 77 patients présentant un choc anaphylactique induit par l’alimentation à 931 sujets présentant d’autres manifestations de l’allergie alimentaire (eczéma atopique, urticaire, asthme, troubles digestifs, syndrome oral, rhinite).
34% des patients souffrant de choc anaphylactique décrivaient un ou plusieurs facteurs de risque associés lors de la prise alimentaire contre 6% dans l’autre groupe. L’ingestion d’alcool était rapportée dans 19,5% des cas contre 1,6%, l’aspirine dans 11,7% contre 0,5%, l’activité physique dans 10,4% des cas contre 1%, bêta-bloquants dans 5,2% des cas contre 0,4%, AINS dans 1,3% contre 0,3% et IEC dans 1,3% contre 0,3%. Une sensibilisation aux pollens était notée chez 43% des patients présentant un choc anaphylactique contre 25% dans l’autre groupe.
Cette étude attire l’attention sur les facteurs de risque sévères de l’allergie alimentaire qui sont la prise d’alcool, l’aspirine et AINS, Bêta-bloquants, IEC et l’effort physique. L’identification de ces facteurs de risque nous conduit à proposer des stratégies préventives pour réduire l’incidence des réactions allergiques sévères alimentaires.
Vos commentaires
# Le 8 août 2017 à 10:25, par Adèle Viairon
En réponse à : Co-facteurs de l’allergie : marqueurs du risque de réactions sévères de l’allergie alimentaire.
Bonjour,
J’ai de multiples allergies et trouve cette étude très intéressante car elle confirme ma propre expérience. J’ai fait deux chocs anaphylactiques en un peu plus d’un an, l’été dernier, où le choc a été très fort, la quantité d’allergènes (amandes) ingérée était très importante, mais je cumulais deux co-facteurs puisque j’avais fourni un effort physique conséquent dans la journée et que mes défenses étaient fragilisées par d’importants coups de soleil. Hier soir, j’en ai fait un nouveau à l’occasion d’un mariage, l’alcool étant à son tour un co-facteur ; et la crise s’est déclenchée pendant que je dansais. Je cumule à cela un co-facteur permanent qui est l’allergie au pollen (co-facteur auquel je n’avais pas pensé avant de lire votre article). Je pense en effet que ce phénomène est très sous-estimé et qu’il mériterait d’être plus médiatisé auprès de toutes les personnes possèdant des allergies alimentaires. La difficulté étant qu’il faut savoir que l’on a absorbé des allergènes pour éviter d’engendrer ces co-facteurs. Malgré une loi qui oblige les établissements de restauration à mentionner explicitement les allergènes, la pratique est encore trop peu répandue. C’est pourtant vital (cela a failli me coûter la vie l’année dernière). Sans doute est-ce le premier cheval de bataille pour les allergologues, allergiques et médecins de tout poil.