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L’autogestion est partout, même dans les bronches !
mardi 14 janvier 2003, par
La majorité des asthmatiques ont un asthme paroxystique ou léger, et sont suivis par leur généraliste. Un bon nombre ont une qualité de vie altérée, en rapport avec une mauvaise compliance ou adaptation thérapeutique au quotidien. La mise en place d’un programme d’autogestion de l’asthme peut-il améliorer leur qualité de vie ?
Autogestion de l’asthme en médecine générale, contrôle de l’asthme et qualité de vie : essai contrôlé randomisé : B P A Thoonen1, T R J Schermer1, G van den Boom1, J Molema2, H Folgering2, R P Akkermans1, R Grol3, C van Weel1 and C P van Schayck1,* 1 Department of General Practice/Family Medicine, University Medical Centre Nijmegen, The Netherlands 2 University Lung Centre Dekkerswald, University Medical Centre Nijmegen, The Netherlands 3 Centre for Quality of Care Research, University of Maastricht and University Medical Centre Nijmegen, The Netherlands. dans Thorax 2003 ;58:30-36
– But. Cette étude a été entreprise pour évaluer l’efficacité d’un plan d’autogestion de l’asthme en médecine générale
– Méthode.
* 19 médecins généralistes prenant en charge des patients asthmatiques ont été randomisés pour une prise en charge des patients :
** soit selon un mode habituel (MH),
** soit après programme de formation des patients visant à un autogestion (AG).
* Le suivi a été fait sur 2 ans.
* Les patients remplissaient des cartes journalières et avaient un contrôle de la fonction respiratoire tous les 6 mois.
* Les critères d’évaluation étaient le nombre de semaines traitées avec succès, le nombre de jours de limitation d’activité, la qualité de vie spécifique, le VEMS et sa réversibilité, la concentration d’histamine CH) provoquant une chute du VEMS de 20% ou plus, la quantité de stéroïdes inhalés consommés.
– Résultats.
* 214 patients ont été inclus : 104 MH/ 110 AG, soit le 1/3 de la population totale initiale d’asthmatiques ; 62% de femmes.
* Le pourcentage moyen de semaines de traitement efficace par patient était de 72% dans le groupe MH (74/103 semaines) et de 78 % (81/105) dans le groupe AG (p=0.003).
* Le nombre moyen de jours d’activité limitée était de 3.9 % dans le groupe MH et 1.2 % dans le groupe AG.
* L’augmentation du score de qualité de vie était de 0.10 point par visite dans le groupe MH et 0.21 dans le groupe AG (p=0.055).
* Le VEMS et sa réversibilité, ainsi que la CH n’étaient pas modifiées.
* Il y a eu 217 bouffées de stéroïdes inhalés économisées dans le groupe AG (p<0.05).
– Conclusion. L’auto-gestion de l’asthme après apprentissage diminue le poids de la maladie perçu par les patients asthmatiques, et il est au moins aussi efficace que le traitement habituel délivré en médecine générale en Hollande. Cette approche est une base réaliste pour des traitements intermittents par corticoïdes inhalés.
L’autogestion de l’asthme est une recommandation des consensus de prise en charge des asthmatiques, en particulier dans le GINA (global initiative for asthma).
Il est conseillé de remettre aux patients des cartes d’autogestion avec conseils thérapeutiques en fonction des symptômes et du niveau de DEP. Cette approche a été reconnue efficace dans la prise en charge des asthmes graves.
Peu d’études se sont intéressées à l’efficacité de cette approche dans les asthmes intermittents ou légers, ce qui fait l’intérêt de cette publication.
Le postulat étant qu’un bon contrôle du traitement passe par une bonne compliance, en particulier lors des épisodes d’aggravation qui nécessitent la prise de stéroïdes inhalés ou l’augmentation des posologies chez des patients déjà traités.
Les auteurs se sont en fait surtout intéressés à l’autogestion par les stéroïdes inhalés, chez des patients qui avaient eu 4 visites médicales préalables à visée de formation à l’éducation et à la gestion des plans écrits de recommandations thérapeutiques qui leur étaient remis.
Cette approche est donc au moins aussi efficace qu’un traitement standard chez des patients non éduqués, mais permet une épargne corticoïde.
Cela devrait aider à convaincre les autorités de tutelle du bien-fondé de l’éducation thérapeutique, et donc de sa reconnaissance spécifique en tant qu’acte médical.
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