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Prévention des allergies : des bébés éprouvettes clonés élevés sans la mère ?
dimanche 2 février 2003, par
Actuellement beaucoup de travaux se penchent sur le couple particulier formé par la mère et l’enfant in utero, en raison des phénomènes immunologiques très particulier qui induisent une tolérance réciproque entre eux. Dans quelle mesure la mère peut-elle induire un terrain allergique chez son enfant ?
Importance de la réponse immune maternelle dans la réponse aux allergènes inhalés, pour le développement de symptômes chez la mère, pour un transfert passif à l’enfant et le développement d’anticorps dans les 2 premières années de vie. : Thomas A.E. Platts-Mills, MD, PhDa Elizabeth A. Erwin, MDa Anne B. Allison, BSa Kevin Blumenthal, MDa Marisa Barr, MPHb Diane Sredl, MPHb Harriet Burge, PhDb Diane Gold, MDb Charlottesville, Va, and Boston, Mass dans JACI January 2003, part 1 • Volume 111 • Number 1
L’asthme et d’autres maladies atopiques sont fortement héréditaires. Bien que la mère puisse jouer un rôle essentiel, le mécanisme de cette influence n’est pas encore précisé.
– Objectifs :
Les auteurs ont étudié l’influence de la réponse immune maternelle aux allergènes du chat et des acariens sur
* 1) les symptômes maternels,
* 2) le développement d’une réponse immune chez l’enfant,
* 3) le développement d’une maladie allergique durant les 3 premières années de vie.
– Méthodes :
* Le sérum de 465 mères et de 424 enfants (sang du cordon) ainsi que le sérum de 230 enfants âgés de 2 à 3 ans ont été étudiés vis-à-vis du taux des IgE totales et des IgE spécifiques par méthode CAP ;
* les IgG et IgG4 spécifiques de l’allergène du chat Fel d1 ont été mesurés par radio-immuno-précipitation.
– Résultats :
* A la fois chez les mères et les enfants, environ 15% des sera contiennent des IgG vis-à-vis de Fel d1, sans IgE spécifiques aux chats.
* Le facteur prédictif le plus fort pour un réponse maternelle à IgG est une exposition à plus de 8 microg de Fel d1/gramme de poussière.
* Ainsi approximativement 70% des enfants qui vivent dans une maison où il y a un chat reçoivent des IgG de leurs mères. Dans la plupart des cas les enfants reçoivent des IgG et des IgG4 vis-à-vis de Fel d1 d’une mère non allergique.
* Les IgE spécifiques de la mère sont associées à un asthme, alors que les IgG sont indépendantes de l’asthme, mais associées à une rhinite chez le mère (odd ratio : 2.6, IC95% : 1.1-6.2) et à un eczéma chez l’enfant.
* A l’âge de 3 ans, 13 des 230 sera contiennent des IgE spécifiques des acariens, mais seulement 5 enfants ont des IgE spécifiques du chat.
– Conclusions :
* Une proportion significative (environ 15%) des mères et des enfants exposés aux allergènes du chat (mais pas aux acariens) ont des anticorps IgG sans IgE. Ainsi les IgG sont librement transmises à l’enfant, et pourraient influencer la production d’IgG chez l’enfant.
* Ces résultats indiquent l’importance de bien comprendre les mécanismes de tolérance aux allergènes du chat, et posent la question sur le rôle propre de la mère dans la transmission de l’allergie.
Dans cette étude les auteurs montrent que les IgG spécifiques du chat, du sérum de la mère exposée aux allergènes fel d1, passent dans le sang de l’enfant et sont liées à une augmentation de la prévalence de la rhinite chez la mère et de l’eczéma atopique chez l’enfant.
Par contre les IgE spécifiques de la mère n’ont pas d’influence sur le développement allergique de l ’enfant.
Cette étude pose donc le problème de l’influence du terrain immunologique de la mère sur celui du futur enfant.
On sait qu’à la naissance le système immunitaire de l’enfant est de type TH2, c’est à dire un système tolérant mais qui est orienté vers une réponse à IgE.
Dans ce travail les auteurs montrent que les IgG de la mère passent dans le sérum de l’enfant, ce qui est normal, dont des IgG spécifiques au chat.
Est-ce qu’il y a alors une influence sur le développement futur de la réponse à IgG de l’enfant et de la réponse à IgE ?
Seulement 5 et 13 enfants sur 230 ont respectivement des IgE spécifiques et des IgG spécifiques vis-à-vis du chat.
Il est donc difficile de dire qu’il y a une influence réelle des IgG transmises sur une modification de la future réponse immune de l’enfant.
Pour l’instant, au vu de ce travail, il est difficile de conclure à la nécessité d’une éviction du chat chez la mère d’autant que les IgG seraient plutôt protectrices. Il n’est pas non plus question de culpabiliser la maman qui voudrait garder son chat tout en désirant un enfant.
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