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Allergie aux bétalactamines : la solution est-elle au fond du bocal (du biologiste) ?
mercredi 5 février 2003, par
Allergie aux antibiotiques est fréquente et son bilan allergologique difficile en l’absence de tests in vitro fiables pouvant conforter les tests cutanés, surtout lorsqu’il y a dissociation entre l’histoire clinique qui est convaincante et des tests cutanés négatifs. Peut-on combiner des tests in vitro et lesquels pour aider l’allergologue ?
Evaluation clinique des tests in vitro dans le diagnostic des réactions allergiques immédiates aux bétalactamines. : María L. Sanz, P. M. Gamboa, & A. L. de Weck dans Allergy &
Clinical Immunology International 2002, Vol. 14, No. 5
Le but de cette étude a été de comparer l’efficacité diagnostique des réactions allergiques aux antibiotiques de la famille des bétalactamines à l’aide de 3 test in vitro seuls ou en combinaison :
* la détermination des IgE spécifiques par CAP système,
* la production des sulfidoleucotriènes après stimulation allergénique des basophiles (CAST) sanguins,
* et l’activation des basophiles par l’allergène (FAST)
– Méthodes :
* 79 patients qui présentaient de l’urticaire et ou une réaction anaphylactique après administration de benzylpénicilline (BP) amoxicilline (AX) ou céphalosporines (CE), et qui avaient des tests positifs aux allergènes dérivants du noyau BP et /ou à l’AX et aux CE ont été étudié par CAP, CAST et FAST.
* Le groupe 1 a inclus 23 patients traités par AX ou BP avec tests cutanés positifs pour BP ou AX, ou BP seul, et 6 patients traités avec CE et ayant un test cutané positif aux CE.
* Le groupe 2 a inclus 34 patients traités par AX avec des tests cutanés positifs seulement pour AX.
* Le groupe 3 a inclus 16 patients traités par AX mais avec des tests cutanés négatifs. La sensibilité aux bétalactamines a été confirmée par des tests in vitro positifs et/ou un test de provocation positif avec le médicament coupable.
* Enfin le groupe 4 correspond aux patients contrôles avec des tests cutanés négatifs et qui tolèrent les bétalactamines.
– Résultats :
* Groupe 1 : le CAP est positif à BP dans 38% des cas, et à AX dans 17%. Le FAST est positif à BP dans 35% des cas et à AX ou CE dans 42% des cas, alors que le CAST est positif pour BP dans 35% des cas et pour AX dans 21%. Cependant, alors que les positivités aux CAP, FAST et CAST ne sont pas toujours associées, la combinaison positive du FAST et du CAST donne une sensibilité qui atteint 76%.
* Dans le groupe 2, qui correspond aux patients sensibles à l’AX, la combinaison positive du FAST et du CAP, qui sont individuellement positifs dans 29% et 32% des cas, donne une sensibilité qui atteint 61%.
** Parmi ces patients, 62% avaient également une sensibilité lors de cette étude in vitro vis-à-vis des déterminants des BP.
* Dans le groupe 3, la combinaison du CAST et du FAST assure le diagnostic dans 47% des cas.
* Le groupe 4 confirme, la bonne spécificité de 90%-93% du CAP, de 93% du FAST et de 83% du CAST.
– Conclusions : Le nouveau test in vitro FAST, comme le CAST, et particulièrement leur combinaison (FLOW-CAST) sont d’un grand intérêt pour confirmer le diagnostic in vitro de l’allergie immédiate aux bétalactamines chez des patients dont l’histoire clinique est convaincante avec des tests cutanés négatifs ou positifs. En particulier en association avec le CAP, ces tests ont une bonne sensibilité et devraient pouvoir éviter les inconvénients et les dangers de réalisation de tests de provocation.
Dans cette étude les auteurs démontrent qu’un nouveau test in vitro, le CAST, combiné au CAST et au CAP permet d’assurer le diagnostic d’allergie aux bétalactamines avec une sensibilité de l’ordre de 60-75% avec une spécificité de 90% permettant ainsi d’éviter un test de provocation dans de nombreux cas.
Il s’agit d’une étude très intéressante, très clinique et pratique.
Le problème est d’avoir un laboratoire qui puisse effectuer facilement en routine ces tests qui sont de réalisation longues avec un bilan sanguin qui doit être réalisé le jour du test in vitro pour l’étude des basophiles activé sur sang total.
Cependant c’est l’avenir de ces explorations allergologiques médicamenteuses, dont actuellement la nécessité de réaliser des tests de provocation est une pratique dangereuse, qui demande beaucoup de temps au patient et au médecin et qui coûte cher, avec une hospitalisation obligatoire.
Des études sur de grandes séries de patients sont nécessaires pour valider ces résultats et permettre la banalisation du FLOW-CAST.
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