Accueil du site > Maladies > Asthme > Scoop : avec un test cutané et sans spiromètrie, l’allergologue peut prédire (…)

Scoop : avec un test cutané et sans spiromètrie, l’allergologue peut prédire l’existence d’une hyper-réactivité bronchique !!!
jeudi 13 février 2003, par
Actuellement, il semble que le meilleur marqueur devant une toux chronique ou devant un bébé siffleur pour savoir si cette toux ou cet enfant siffleur sont de futurs asthmes, est la présence d’un terrain atopique. Il y a donc un lien étroit entre atopie et asthme : mais à quel niveau ?
Relations entre réponses aux prick-tests vis-à-vis des aéroallergènes et hyper-réactivité bronchique, lors de tests de provocation à la métacholine et à l’adénosine monophosphate. : Stephen J. Fowler, Brian J. Lipworth Asthma and Allergy Research Group, Ninewells Hospital and Medical School, University of Dundee, Dundee, Scotland dans Allergy
Volume 58 Issue 1 Page 46 - January 2003
Clarifier les relations entre atopie et hyper-réactivité bronchique (HRB), qui représentent les clés de la maladie asthmatique, est un point critique dans la compréhension de cette maladie.
Les auteurs ont étudié les relations possibles entre la réactivité cutanée aux prick-tests (PT) et l’HRB à des stimuli direct et indirects.
– Méthodes :
* Les auteurs ont réalisé une étude prospective analysant les données de 332 patients se présentant avec un diagnostic d’asthme.
* Les patients avaient des tests cutanés en prick-tests, une spiromètrie et un test d’hyper-réactivité bronchique à la métacholine et à l’adénosine monophosphate (AMP).
– Résultats :
* Pour les patients ayant une HRB à la métacholine mais pas à l’AMP, la présence d’une atopie est associée à un abaissement de la PD20 (dose de métacholine entraînant une diminution de 20% du VEMS), correspondant à une différence (intervalle de confiance de 95%) en moyenne géométrique de 2 à 3 fois 1.4-4) entre atopique et non atopique.
* Par ailleurs, le nombre de prick-tests positifs est lié à l’HRB à la métacholine : 0 à 1 PT positif, PD20 = 69.9 g ; 2 à 4 PT positifs, PD20 = 47.8 ; 5 à 8 PT positifs, PD20 = 35.6.
* Il y a une différence de 2 (1.1-3.6) entre les groupes ayant peu de tests cutanés positifs (0 à 1) et beaucoup de tests cutanés positifs (5-8).
* Une différence similaire a été observée lorsque les données ont été analysées en incluant seulement les allergènes perannuels.
* La spiromètrie n’est pas liée au nombre de tests cutanés positifs.
– Conclusion : Ces résultats suggèrent que la réactivité au prick-test vis à vis des aéroallergènes est associée à l’HRB à la métacholine.
Dans cette étude, les auteurs démontrent qu’il y a une forte association entre le nombre de tests cutanés aux pneumallergènes et une HRB avec une PD20 pour des doses de métacholine de plus en plus faible.
Il s’agit d’une étude intéressante qui conforte en fait des études précédentes, et permet de situer le lien entre atopie et asthme.
L’existence de cette corrélation entre atopie et hyper réactivité bronchique est primordiale car elle corrobore des attitudes défendues par les allergologues depuis de nombreuses années.
Il devient alors évident qu’en agissant sur le terrain atopique on peut modifier l’HRB. Et on retrouve alors des données déjà ancienne sur la désensibilisation dont il a été démontré quelle peut effectivement diminuer l’hyper réactivité bronchique.
Il semble dés lors certains que la désensibilisation puisse être un moyen de prévention primaire vis-à-vis de l’asthme et qu’il est impératif de proposer une désensibilisation pour tout asthmatique ayant un terrain atopique.
Dans tous les cas, la réalisation de tests cutanés fait partie intégrante du diagnostic d’asthme, et s’il est classique de dire que tout asthmatique doit avoir une EFR, il faut également que devienne classique l’adage : tout asthmatique doit avoir des tests cutanés allergologiques.
Recevez les actualités chaque mois