Lire l’avenir de l’asthme d’un enfant dans la buée de son souffle sur une vitre !!

dimanche 16 février 2003 par Dr Stéphane Guez2064 visites

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Lire l’avenir de l’asthme d’un enfant dans la buée de son souffle sur une vitre !!

Lire l’avenir de l’asthme d’un enfant dans la buée de son souffle sur une vitre !!

dimanche 16 février 2003, par Dr Stéphane Guez

Actuellement, le clinicien ne dispose pas de moyens simples pour apprécier les mécanismes inflammatoires en jeu dans la crise d’asthme de son patient. On parle depuis longtemps du stress oxydatif responsable de lésions tissulaires majeurs. Peut-on apprécier ce stress, et que se passe t’il lors d’une crise d’asthme ?

Aldéhydes et glutathion dans l’air exhalé et condensé d’enfants ayant une crise d’asthme. : Massimo Corradi, Giuseppina Folesani, Roberta Andreoli, Paola Manini, Alessandro Bodini, Giorgio Piacentini, Silvia Carraro, Stefania Zanconato and Eugenio Baraldi Department of Clinical Medicine, Nephrology and Health Sciences, Research Center, National Institute of Occupational Safety and Prevention at the University of Parma, Parma ; Department of Pediatrics, University of Verona, Verona ; and Department of Pediatrics, University of Padova, Padova, Italy dans American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine Vol 167. pp. 395-399, (2003)

Le stress oxydatif est impliqué dans la pathogénie de l’asthme, et des études cliniques montrent le déséquilibre entre le niveau des oxydants et le niveau des anti-oxydants chez les patients ayant un asthme. Les aldéhydes et le glutathion sont des exemples de marqueurs, respectivement des lésions induites par les oxydants, et de l’état du statut anti-oxydant dans l’asthme.

 Méthode  :
* Dans cette étude, les auteurs ont appliqué des techniques d’analyses basées sur la chromatographie liquide pour évaluer les taux d’aldéhydes et de glutathion dans l’air exhalé et condensé d’enfants asthmatiques et d’enfants témoins sans asthme.
* 12 patients avec un asthme ont été évalués lors d’une exacerbation de l’asthme et après 5 jours de traitement avec de la prednisone.

 Résultats :
* Lors de la crise, le taux de monaldéhyde était plus élevé chez les patients avec un asthme (30.2 +/- 2.4 nM) que chez les sujets témoins (19.4 +/- 1.9 nM, p=0.002), et était diminué après la thérapeutique corticoïde (18.5 +/- 1.6 nM, p=0.001).
* Lors de la crise, le taux de glutathion était plus bas chez les patients avec un asthme (5.96 +/- 0.6 nM) que chez les patients témoins (14.1 +/- 0.8 nM, p<0.0001), et était augmenté après traitement par les corticoïdes (8.44 +/- 1.2 nM, p=0.004).
* Malondialdehyde et glutathion chez les patients avec un asthme et chez les patients témoins sont négativement corrélés (r=-0.5, p=0.001).

 Conclusion : Cette étude montre que les aldéhydes et le glutathion sont détectables dans l’air exhalé chez des enfants asthmatiques et chez des enfants sains, et que les taux de ces médiateurs sont modifiés durant la crise d’asthme et par les traitements corticoïdes.


Dans cet article les auteurs montrent qu’il est possible d’analyser la balance entre oxydants et anti-oxydants dans l’air exhalé et condensé d’enfants asthmatiques, avec une balance orientée vers l’oxydation chez les asthmatiques, et réorientée vers les anti-oxydants après traitement corticoïde.

La physiopathologie de l’asthme est complexe, expliquant également la difficulté à maîtriser tous les éléments participant à la réponse inflammatoire qui est sous-jacente dans cette affection.

L’éventail thérapeutique s’élargit, il devient de plus en plus nécessaire de disposer de moyens pour étudier le mécanisme inflammatoire mis en jeu chez un patient donné.

On peut apprécier l’inflammation à éosinophiles par l’ECP, et il manque l’appréciation de l’inflammation à neutrophiles qui met en jeu des mécanismes oxydatifs.

Cette étude est intéressante car l’air exhalé qui vient du poumon profond est un moyen élégant d’analyse de l’inflammation in situ.

La possibilité d’apprécier la balance entre mécanismes oxydatifs et anti-oxydatifs offre des perspectives d’étude intéressantes.

On peut penser qu’il sera possible de vérifier la bonne efficacité d’un traitement non seulement par la réponse clinique, mais également par cette réponse plus physiopathologique, un traitement devant non seulement améliorer la qualité de vie de l’asthmatique, mais devant également corriger les troubles de l’inflammation sous-jacente responsable de son affection.

Mais il faut rester réaliste : une analyse par chromatographie est difficile, longue et coûteuse.

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