Le sénat rapporte les aliments

jeudi 15 avril 2004 par la rédaction

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Le sénat rapporte les aliments

Le sénat rapporte les aliments

jeudi 15 avril 2004

Un rapport du Sénat sur les apports de la science et de la technologie à la qualité et à la sûreté des aliments vient nous parler d’allergie et évidemment d’allergie alimentaire.

Rapport de l’OPECST No 267 (2003-2004) - par M. Claude SAUNIER Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et techniques.

L’essentiel sur les allergies :
Les allergies peuvent être définies comme une réponse exagérée - dont certaines manifestations sont létales - du système immunitaire à l’encontre de substances appelées allergènes. C’est seulement en 1967 qu’ont été isolés les anticorps responsables de ce type d’affections, les IGe.

L’allergie constitue un phénomène complexe, multifonctionnel. Son apparition est liée au croisement d’un terrain génétique, d’une exposition à un allergène et, probablement, à des facteurs environnementaux favorisant son expression.

Les allergies ne sont pas toutes alimentaires, mais les allergies alimentaires présentent l’inconvénient d’être biphasiques et croisées : phase d’exposition à un allergène qui est la phase de sensibilisation, puis phase ultérieure de déclenchement par exposition au même allergène ou à un allergène de la même famille. Cela signifie que si l’on est sensibilisé à un allergène d’origine alimentaire, on pourra déclencher une allergie en étant exposé à un allergène d’origine extra alimentaire, et inversement27(*).

De ce fait, les thérapies de désensibilisation ne peuvent être que très partielles puisqu’elles ne portent que sur un seul allergène.

Autre caractéristique des allergies, leur déclenchement est très dépendant :

 des différences interindividuelles car il n’y a pas de dose critique pour une allergie donnée : tel sera sensibilisé par une poussière de cacahuète, tel autre uniquement s’il mange une cacahuète,

 de la génétique générale des populations. Ainsi, 1 % de la population européenne est allergique au gluten du blé mais ce pourcentage monte à 3 % dans le sud de l’Italie. Les Français sont les seuls Européens allergiques à la moutarde et les populations de l’est de l’Europe les seules allergiques au céleri...

Actuellement, 3 à 5 % de la population totale française sont sujettes à des allergies, dont 4 à 8 % des enfants (ce dernier chiffre ayant doublé en cinq ans) sans que l’on puisse déterminer l’importance de l’amélioration de l’outil de détection dans cette croissance.

Or, compte tenu de la nouveauté relative de cette discipline, l’essentiel des progrès accomplis dans ce domaine porte sur l’approfondissement de la connaissance des mécanismes de cette pathologie.

La question s’est, toutefois, posée de savoir si des technologies alimentaires classiques (thermisation, usage des micro-ondes) pouvaient réduire ce risque. Certaines études ont montré que cuire le poisson pouvait, dans certains cas, réduire les risques de déclenchement d’allergies, ou que certaines des personnes allergiques aux carottes crues pouvaient sans risque les manger cuites.

Mais la dispersion des facteurs de risques individuels et des facteurs de risques « étiologiques » sur une affection dont les phases de déclenchement sont complexes et croisées ne permet pas de penser qu’il y a une solution technologique générale aux problèmes des allergies alimentaires.

On donnera une seule illustration de cette relative impasse : au nord de l’Europe, les personnes allergiques au bouleau le sont également à un allergène de la noisette, le Cor a 1, mais si on grille les noisettes les effets de ce dernier allergène disparaissent. A l’opposé, certaines personnes de l’Europe du Sud sont allergiques à un autre allergène de la noisette, le Cor a 8, qui est une protéine résistante à la chaleur, de sorte que l’ingestion des noisettes grillées peut provoquer des réactions très graves parmi ces populations.

Trente et une lignes seulement, certes, mais c’est déjà un bon début : merci Monsieur Saunier !


Voir en ligne : Rapport de l’OPECST No 267 (2003-2004) - par M. Claude SAUNIER Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et techniques.

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