WHO -allergie - OMS

vendredi 25 juin 2004 par la rédaction

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WHO -allergie - OMS

WHO -allergie - OMS

vendredi 25 juin 2004

L’OMS avait réalisé un rapport sur l’allergie et l’exposition aux polluants de l’environnement. Nous vous en donnons aujourd’hui les conclusions ainsi que le lien vers la version complète du rapport :

 L’allergie constitue un problème de santé à l’échelle mondiale. Elle touche une proportion importante de la population et toutes les tranches d’âge. Pour des raisons mal connues, sa fréquence globale est en augmentation.

La présente monographie fait le point des interactions diverses et complexes entre produits chimiques, médicaments, système immunitaire et organes cibles, interactions qui aboutissent à des manifestations d’hypersensibilité allergique et à des troubles d’origine autoimmune. D’importantes recherches sont menées dans tous ces domaines et l’on peut donc s’attendre à de nouvelles découvertes. Les études portent sur les facteurs endogènes et exogènes multiples qui interviennent dans l’allergie. Les facteurs exogènes ont tous leur importance, qu’il s’agisse des allergènes eux-mêmes ou encore des maladies infectieuses, de la pollution de l’air et du mode de vie (par exemple, le tabagisme). Par ailleurs, les prédispositions génétiques à un trouble allergique donné déterminent en grande partie la réactivité du sujet.

L’épidémiologie de l’allergie montre que cet ensemble d’affections est très répandu et que, par conséquent, il importe d’accorder l’attention voulue à l’identification du risque allergique et à son évaluation pour être à même de mettre en oeuvre des stratégies de prise en charge adaptées au risque.

Les méthodes d’identification des substances produisant une sensibilisation cutanée sont bien connues. Elles restent à normaliser dans le cas des sensibilisants respiratoires et font encore défaut pour les autres types d’allergènes. On utilise les techniques de mesure de l’activité des sensibilisants cutanés pour l’évaluation du risque.

Une fois le risque allergique bien caractérisé, l’évaluation de ce risque et sa prise en charge sont d’une importance primordiale pour réduire l’incidence des troubles allergiques. Pour évaluer le risque, il faut déterminer l’activité allergisante de l’agent en cause en fonction de la nature et de l’intensité de l’exposition. Si l’évaluation en fait ressortir la nécessité, il faudra alors prendre en charge ce risque en mettant en oeuvre un certain nombre de mesures consistant par exemple à limiter l’exposition et à étiqueter le produit.

Les progrès accomplis dans la connaissance des caractéristiques physicochimiques et immunologiques des allergènes alimentaires pourraient déboucher sur la mise au point d’indicateurs prédictifs.

En raison de la complexité des mécanismes qui sont à la base des troubles allergiques, il est encore difficile de proposer des tests prédictifs in vitro qui soient d’une portée générale, mais l’application des relation structure–activité mérite d’être étudiée de manière plus approfondie.

Recommandations pour la Protection de la Santé humaine

 Il convient de mettre en oeuvre des stratégies efficaces pour prévenir les allergies, fondées sur des informations fiables relatives aux agents en cause et à l’environnement. L’action en vue de prévenir ou de réduire au minimum la fréquence des allergies doit reposer sur la limitation de l’exposition.
 Elucider la cause de la fréquence accrue des allergies est devenu d’une urgente nécessité.
 Il faut mettre en oeuvre des méthodes de surveillance afin de déterminer la fréquence des divers types d’allergie.
 Il peut s’avérer difficile de mesurer l’exposition des individus et des populations, mais une évaluation correcte est néanmoins nécessaire à toute analyse de la relation effet–exposition. Du fait de sa spécificité, la réponse immunitaire constitue un biomarqueur unique en son genre pour étudier les antécédents d’exposition, par exemple par apposition d’un timbre cutané, par intradermoréaction ou par titrage des anticorps IgE pour mettre en évidence une sensibilisation par des allergènes déterminés.
 Il faut améliorer les systèmes de surveillance sanitaire des travailleurs, la qualité des visites médicales effectuées dans le cadre de la médecine du travail ainsi que l’information de ceux qui sont exposés à des produits chimiques, afin de mettre en évidence le plus tôt possible toute maladie allergique d’origine professionnelle. La surveillance de ces affections sur le lieu de travail est particulièrement importante, du fait que l’exposition y est vraisemblablement plus intense qu’ailleurs.
 Il faut évaluer périodiquement l’efficacité et l’intérêt de la prévention primaire et secondaire, de même que celle des stratégies d’intervention en utilisant des techniques d’évaluation épidémiologique dûment validées.
 Dans le cas de la dermatite de contact d’origine allergique, les modèles prédictifs in vivo dont on dispose à l’heure actuelle ont fait la preuve de leur valeur pour les antigènes de faible masse moléculaire relative. Il faut maintenant trouver le moyen de les utiliser au mieux pour mesurer l’activité des allergènes.
 Dans le cas des troubles allergiques intéressant les voies respiratoires, les tests in vivo relatifs aux substances de faible masse moléculaire relative sont prometteurs, mais il faut encore s’assurer de leur valeur prédictive et de leur spécificité. Dans le cas des allergènes de nature protéique, on est en train de mettre au point des méthodes d’épreuve, mais il faudra encore les évaluer de manière plus approfondie sur des substances dont on connaît le pouvoir allergénique chez l’Homme.
 Il importe que les services de contrôle et les consommateurs puissent s’informer facilement de la présence éventuelle d’allergènes dans certains produits (par ex. les denrées alimentaires) en consultant par exemple des bases de données ou grâce à un étiquetage approprié, et soient de la sorte en mesure de prendre les précautions voulues.
 Le principal moyen dont on dispose pour éviter les affections autoimmunes provoquées par des produits chimiques sur le lieu de travail consiste à limiter l’exposition. Il convient d’envisager un examen préalable des personnes qui vont être exposées à des produits chimiques à action immunomodulatrice pour rechercher tout signe de maladie affectant le tissu conjonctif. Il est souhaitable que les consignes visant à éviter ou à réduire l’exposition soient scrupuleusement suivies, notamment en ce qui concerne les règles d’hygiène et sécurité. Il faut aussi réduire au maximum les autres facteurs de risque, comme le tabagisme, et envisager des contrôles médicaux réguliers dans le cadre de la médecine du travail.
 Il est nécessaire d’étudier les relations quantitatives entre la réponse immunitaire suscitée par une exposition à des produits chimiques et la gravité des réactions allergiques.
 Il est également important de déterminer, pour lutter contre ce type de maladies, quelles sont l’intensité et la durée minimales d’exposition nécessaires pour provoquer une sensibilisation ou déclencher une réaction allergique.
 Il importe de mettre au point des stratégies normalisées pour l’examen clinique et le diagnostic des allergies et de les mettre en oeuvre à l’échelle internationale afin de déterminer les causes et l’incidence des maladies d’origine allergique. A cet effet, il faudra produire et mettre à disposition des extraits normalisés d’allergènes biologiques d’activité contrôlée et procéder périodiquement à l’examen des produits qui entreront dans la composition des batteries normalisées d’allergènes destinées aux divers tests.
 Les autorités en charge de la santé publique, les membres des professions de santé et les organismes publics devront réfléchir aux moyens d’évaluer le coût humain et économique des maladies allergiques pour l’individu et la société.
 Les autorités en charge de la santé publique, les membres des professions de santé, le public en général et les travailleurs en particulier tireront avantage d’une meilleure information sur la fréquence, les causes, les manifestations cliniques et les conséquences des différents types d’allergie.


Voir en ligne : Rapport de l’OMS - ENVIRONMENTAL HEALTH CRITERIA 212 -

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