L’aspirine et les anti-inflammatoires : c’est grave !

mardi 4 janvier 2005 par la rédaction

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L’aspirine et les anti-inflammatoires : c’est grave !

L’aspirine et les anti-inflammatoires : c’est grave !

mardi 4 janvier 2005

Une enfant Canadienne de sept ans est malheureusement devenue aveugle d’un syndrome de Stevens-Johnson au Canada suite à la consommation d’ibuprofene. Elle avait mal à la tête, elle a reçu de l’ibuprofene et en voilà le résultat. Ses parents portent plainte contre la société qui commercialise ce produit là-bas.

Un enfant mort ou grièvement blessé pour un traitement en vente libre cela nous choque bien évidemment tous mais ce n’est pas une nouveauté pour les médecins : l’ibuprofène et l’aspirine NE SONT PAS des traitements anodins !

Nous en avions d’ailleurs déjà parlé sur le forum de l’usage de ces ains (anti-inflammatoires non stéroïdiens)

Le syndrome de Stevens Johnson est une maladie cutanée grave qui entraîne parfois la mort de la personne qui en souffre. Le syndrome de Stevens Johnson serait une forme mineure de nécrolyse épidermique toxique dont la surface décollée est de 10 % seulement. Il en existe une forme majeure fréquemment mortelle appelée syndrome de Lyell. La fréquence de ces effets secondaires est dite exceptionnelle. Cela veut seulement dire que cela n’arrivera que de façon exceptionnelle mais que c’est possible pour chaque prise du médicament.

Alors que faire ? Le risque d’avoir un accident gravissime, voire mortel, sur la route existe chaque fois que nous traversons la route ou que nous prenons le volant et nous continuons pourtant à l’utiliser sans accuser le gouvernement ou les fabricants de voiture de cette trop grande mortalité. Nous devrions agir de même pour les médicaments : ils nous sont utiles et les vieux médicaments sont de mieux en mieux connus. Il nous faut donc les utiliser en toute conscience de leurs effets possibles et c’est ce que font les médecins. Malheureusement beaucoup de malades ignorent encore ce risque et crient leur incompréhension lorsqu’ils sont frappés d’un effet secondaire.

La prise d’un médicament n’est JAMAIS une prise anodine.

Y compris la prise de sirop pour le mal de tête. Nous devons tous, malades et médecins, le comprendre et l’assumer.

Une lectrice de notre site est La présidente d’Amalyste (elle souhaite que son nom ne soit pas cité), le texte un peu trop généraliste de cette brève ne pouvait manquer de la faire réagir :

La formulation employée pour les SJS dans votre article sur les risques des AINS prêt un peu à confusion :
http://www.allergique.org/breve488.html

En effet, vous annoncez que les SJS sont des maladies mortelles. Puis qu’elles ne sont qu’une forme mineure des Lyell, plus souvent mortelles. Les Lyells sont effectivement plus souvent mortels que les SJS : on peut donc en déduire que ce sont dans les lyell que l’on trouve les cas les plus graves.

Pour autant, le SJS n’est pas une "forme mineure" du Lyell : la distinction opérée, en France, entre les deux maladies, repose sur la différence de décollement de la peau, donc de l’épiderme visible extérieurement (>30% pour les lyell). Cette distinction ne prend donc pas en compte les atteintes internes et les muqueuses (bouches, voies respiratoires, voies vaginales, yeux), qui peuvent être bien plus graves dans certains SJS que dans certains lyell. D’ailleurs, les séquelles montrent bien que chez les survivants, les SJS font largement autant de dégâts.

Par ailleurs votre article prête aussi à confusion dans le lien sous jascent qui semble être établi entre les SJS , l’ibuprofen et l’aspirine. L’ibuprofen semble bien impliqué dans les SJS, mais à ce jour ce n’est pas le cas de l’aspirine.

Sinon, je suis bien d’accord que les deux posent problème de toute façon et pour ma part, je pense que l’on ne devrait prescrire que du paracétamol aux enfants.

Amalyste est l’Association des malades des syndromes de Lyell et de Stevens-Johnson

Je suis tout à fait d’accord pour quelques confusions possibles : l’aspirine est suspecte de Lyell et de Reye mais pas de stevens Johnson, inversement l’ibuprofen n’est suspecté "que" de stevens Johnson.

Pour finir, je dirais que si le paracetamol est considéré comme plus anodin, il ne manque pas lui aussi d’effets secondaires possibles (dont les Lyell et les Stevens Johnson) et que je maintiens donc ma phrase :

La prise d’un médicament n’est JAMAIS une prise anodine.

Mise à jour du 04/01/2005

L’afssaps publie un récapitulatif sur la conduite à tenir en cas de fièvre appuyée sur les travaux d’un groupe, présidé par le Professeur Charles Caulin et composé à la fois de pédiatres, de médecins généralistes et d’experts de pharmacovigilance. Il s’en dégage des attitudes pratiques pour la prise en charge d’une fièvre persistante supérieure à 38,5 °C :
Recourir à des mesures physiques simples : avant toute prise de médicament, il faut éviter de couvrir l’enfant, ne pas le maintenir dans une pièce surchauffée et lui donner à boire autant et aussi souvent que possible ; ceci, sans qu’il soit indispensable de lui donner un bain tiède comme cela était classiquement conseillé.
Choisir un médicament en tenant compte des contre-indications et des précautions d’emploi qui lui sont propres :celles de chacun des trois types de médicaments, qui peuvent être utilisés pour le traitement de la fièvre chez l’enfant, sont résumées dans le tableau suivant.
 N’utiliser qu’un seul médicament, sans alternance ou association avec un autre, en première intention.
 Vérifier que l’enfant n’a pas déjà pris le même antipyrétique sous une forme ou sous une autre.
 Respecter strictement les doses et le nombre de prises indiqués : elles sont définies en fonction du poids de l’enfant et doivent être suivies tant que n’a pas disparu l’inconfort lié à la fièvre.


Voir en ligne : Canada : l’ibuprofene rend une enfant aveugle, procés à la clef.

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