Les protéines recombinantes ont la pêche et la recherche porte ses fruits !!

samedi 5 avril 2003 par Dr Stéphane Guez3482 visites

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Les protéines recombinantes ont la pêche et la recherche porte ses fruits !!

Les protéines recombinantes ont la pêche et la recherche porte ses fruits !!

samedi 5 avril 2003, par Dr Stéphane Guez

La recherche fondamentale immunologique a permis de caractériser les protéines qui sont à l’origine des réactions croisées entre certains fruits et des fruits et légumes. Ces molécules ont été produites par génie génétique, mais est-ce que ces formes recombinantes sont immunologiquement actives ?

Pru p 3 recombinante et Pru p 3 naturelle, un allergène majeur de la pêche, montrent des réactions immunologiques équivalentes : un nouvel outil pour le diagnostic de l’allergie aux fruits. : Araceli Díaz-Perales, PhDa María L. Sanz, MD, PhDb
Gloria García-Casado, PhDa Rosa Sánchez-Monge, PhDa Francisco J. García-Selles, MDc Manuel Lombardero, PhDd Florentino Polo, PhDd Pedro M. Gamboa, MD, PhDe Domingo Barber, PhDd
Gabriel Salcedo, PhDa From aUnidad de Bioquímica, Departamento de Biotecnología, E.T.S. Ingenieros Agrónomos, Madrid ; bDepartamento de Alergología e Inmunología Clínica, Clínica Universitaria de Navarra, Pamplona ; cSección de Alergia, Hospital Virgen de la Arrixaca, Murcia ; dDepartamento de I+D, ALK-Abelló, Madrid ; and eServicio de Alergia, Hospital de Basurto, Bilbao. dans JACI March 2003, part 1 • Volume 111 • Number 3

La protéine de transfert lipidique Pru p 3 de la pêche a été identifiée comme un allergène majeur de ce fruit. Des allergies croisées par homologie de séquence ont été notées avec plusieurs aliments et pollens. Une protéine recombinante de Pru p 3 a été produite récemment dans une levure, Pichia pastoris.

 Objectif de l’étude  : Évaluer le rôle potentiel de la Pru p 3 recombinante comme nouvel outil pour le diagnostic d’allergie aux fruits.

 Méthodes :
* Les plicatures des protéines naturelles et recombinantes ont été étudié par diffraction circulaire.
* La fixation des IgE par les 2 formes moléculaires a été mesurée par méthode ELISA et par inhibition de l’ELISA, et leurs activités biologiques ont été estimées par activation des basophiles, avec mesure de la libération d’histamine, et production de leucotriènes cystéinées.
* Le sérum ou des échantillons de sang de patients ayant une allergie à la pêche ont été utilisés.

 Résultats :
* Un spectre de diffraction circulaire quasiment identique est observé entre le Pru p 3 naturel et la forme recombinante, confirmant que les 2 molécules ont des formes tridimensionnelles très similaires.
* Aucune différence dans la capacité de liaison des IgE spécifiques n’a été notée entre ces 2 molécules.
* L’activation des basophiles et l’induction des leucotriènes sont positives chez 9 des 10 patients, et la libération d’histamine est induite chez la moitié des patients, avec un effet similaire des protéines naturelle et recombinante dans les 3 mesures.

 Conclusions : La Pru p 3 recombinante montre une forte équivalence d’activité immunologique par rapport à la protéine naturelle, et peut donc être un nouvel outil intéressant pour le diagnostic (et une future immunothérapie) de l’allergie aux fruits.


Dans cette étude, les auteurs montrent que la molécule recombinante de Pru p 3 a des caractéristiques immunologiques très similaires à celles de la protéine naturelle, permettant son utilisation à des fins diagnostiques mais également thérapeutiques.

Ce travail rejoint une voie de recherche très à la mode actuellement, qui consiste à tester les molécules recombinantes obtenues par génie génétique afin de fabriquer de nouveaux outils pour le diagnostic et surtout l’immunothérapie de demain.

Il est important que la molécule ait les mêmes caractéristiques d’activité biologique pour assurer une même action thérapeutique : ici, il s’agit surtout d’une étude de la fonction d’activation via les IgE.

Ce qui est important c’est de savoir si ces molécules recombinantes ont des caractéristiques biologiques d’activation des lymphocytes T, ce qui n’a pas été fait ici.

Il semble donc que ces conclusions ne puissent s’appliquer qu’à des tests diagnostics.

Enfin, il s’agit d’une protéine qui est commune à différents légumes et fruits, mais tous les allergiques ne sont pas sensibilisés à ces molécules qui d’autre part n’ont pas souvent une implication clinique. L’interprétation d’un test positif devra donc être prudente.

Toujours est-il que ce type de recherche est important pour les développements futurs de l’allergologie.

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