C’est simple l’allergologie ? OK, lisez et on en reparle après !!

jeudi 10 avril 2003 par Dr Stéphane Guez2067 visites

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C’est simple l’allergologie ? OK, lisez et on en reparle après !!

C’est simple l’allergologie ? OK, lisez et on en reparle après !!

jeudi 10 avril 2003, par Dr Stéphane Guez

Pourquoi y a-t-il une inflammation cutanée, avec des cellules T au niveau de la peau dans les zones atteintes, chez les patients ayant une dermatite atopique et un psoriasis ? Grâce à des molécules les chémokines (ou chimiokines) qui attirent spécifiquement certaines cellules : voici l’histoire…

Augmentation sérique de la chémokine CCL27 (cellule T cutanée) chez les patients ayant une dermatite atopique et un psoriasis. : Kakinuma T, Saeki H, Tsunemi Y, Fujita H, Asano N, Mitsui H, Tada Y, Wakugawa M, Watanabe T, Torii H, Komine M, Asahina A, Nakamura K, Tamaki K. Department of Dermatology, University of Tokyo, Tokyo, and the Department of Dermatology, Fukushima Medical University School of Medicine, Fukushima. dans J Allergy Clin Immunol 2003 Mar ;111(3):592-7

La dermatite atopique (DA) et le Psoriasis (Pso) sont des affections toutes deux caractérisées par des lésions cutanées inflammatoires récidivantes associées à de nombreuses anomalies immunologiques.

La chimiokine attirant les cellules T cutanées (CTACK ; CCL27) est un membre de la famille des chémokines CC et un ligand fonctionnel du récepteur 10 des chémokines CC. Elle est exprimée de façon sélective par la peau, et attire les cellules T mémoires à fonction de homing qui expriment le récepteur 10 des chémokines CC.

Les kératinocytes de l’épiderme sont la source principale de CTACK, suggérant son implication dans de nombreuses affections inflammatoires cutanées.

 Objectif de l’étude  : Le but des auteurs est d’essayer de clarifier si les CTACK produites par les kératinocytes sont détectées dans le sérum de patients ayant une DA et un Pso, et d’étudier la corrélation entre les taux sériques de CTACK et le degré d’activité de la maladie des patients ayant une DA ou un Pso.

 Méthodes :
* Les auteurs ont mesuré les taux sériques de CTACK de 50 patients ayant une DA, de 30 patients ayant un Pso et de 22 patients en bonne santé servant de témoins.
* Les patients ayant une DA ont été divisés en 3 groupes (affection légère, modéré et sévère).
* De plus les taux de CTACK ont été comparés aux données cliniques et de laboratoires.
* Un immunomarquage du CTACK et de la protéine de 10 kda induite par l’IFNgamma (IP10 et CXCL10) a été réalisé sur des biopsies de lésions cutanées de patients ayant une DA et un Pso.

 Résultats :
* Les taux sériques de CTACK des patients ayant une DA et un Pso sont significativement élevés par rapport aux sujets sains.
* Les taux sériques de CTACK sont significativement corrélés au score de gravité (SCORAD) de la DA, au taux sérique du récepteur soluble à l’IL2, au taux sérique de la sélectine E soluble, aux taux sériques des chémokines TARC (serum thytmus and activation régulated) et MDC (macrophage derivated chemokine).
* Les taux sériques de CTACK des patients ayant un Pso sont significativement corrélés avec les taux sériques d’IL-10 mais pas avec la surface d’atteinte cutanée du psoriasis ni avec l’index de sévérité.
* Les immunomarquages montrent que CTAK est fortement exprimé par les kératinocytes lésionnels des patients ayant une DA et un Pso, alors que IP-10 est fortement exprimé par les kératinocytes lésionnels des patients ayant un Pso, et ponctuellement dans la DA.

 Conclusion : Ces résultats suggèrent que la CTACK pourrait être une des chimokines importantes dans la pathogénie de la DA et du Psoriasis.


Dans cet article les auteurs démontrent que dans la DA et le psoriasis, le taux de CTACK, chémokines qui attirent les LT, est élevé avec une corrélation en fonction de la sévérité de la maladie pour la dermatite atopique.

Cette étude est intéressante sur le plan physiopathologique mais également clinique. En effet les chémokines sont des molécules importantes qui expliquent pourquoi certaines cellules sanguines se retrouvent dans certains sites tissulaires. Ces molécules attirent des cellules, ici des lymphocytes T mémoires qui reconnaissent la peau (homing), le message venant initialement des kératinocytes qui sécrètent ces chémokines.

D’autre part, les auteurs démontrent que le taux sérique de CTACK est lié au degré de sévérité de la dermatite atopique et pourrait donc être utilisé comme un marqueur d’activité.

Peut-être sera-t-il possible de bloquer l’action de ces chémokines permettant alors un nouveau mode d’action anti-inflammatoire ?

En ce qui concerne le psoriasis, il faudrait des données concernant un nombre plus important de malades pour pouvoir en tirer des conclusions.

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