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Ce n’est pas parce qu’on est âgé que l’on n’a pas d’asthme.
dimanche 20 avril 2003, par
Le diagnostic d’asthme est facilement porté habituellement chez le sujet jeune. Chez le sujet âgé, les pathologies associées et le handicap peuvent rendre difficile le diagnostic, qui devient sous-estimé et souvent confondu avec la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), plus fréquente à cet âge. Ce problème a été évalué dans une étude multicentrique parue dans Chest d’Avril.
L’âge et le handicap affectent le diagnostic de la BPCO chez les patients asthmatiques âgés : l’étude SARA. : Bellia V, Battaglia S, Catalano F, Scichilone N, Incalzi RA, Imperiale C, Rengo F. Istituto di Medicina Interna e Geriatria (Dr. Incalzi), Catholic University of Rome, Rome dans Chest 2003 Apr ;123(4):1066-72
– Objectif. Chercher dans quelle mesure, chez des asthmatiques âgés, un diagnostic de BPCO est porté par erreur ou la maladie reste méconnue, et identifier les facteurs conduisant à un mauvais diagnostic ou à un sous-diagnostic de l’asthme chez ces patients.
– Type d’étude. Etude multi-centrique incluant 24 centres italiens pneumologiques ou gériatriques.
– Patients. 128 asthmatiques (98 femmes, 76.6 %) âgés de 73 6.4 ans ont été sélectionnés à partir de la cohorte de l’étude SARA (santé respiratoire chez les gens âgés).
– Méthode.
* Tous les patients ont eu une évaluation clinique incluant l’histoire clinique et une spiromètrie avec test bronchodilatateur.
* Le diagnostic d’asthme était porté sur les critères proposés par les recommandations internationales adaptées à la population âgée.
* Une étude gériatrique multi-dimensionnelle était menée pour évaluer les pathologies physiques et cognitives ainsi que l’humeur.
* Enfin, le diagnostic de maladie respiratoire éventuellement porté par un médecin était recueilli.
– Résultats.
* Parmi les asthmatiques, la BPCO avait été à tort diagnostiquée chez 19.5 % des patients, alors que 27.3 % des asthmatiques n’avaient aucun diagnostic d’asthme préalablement porté.
* Les principaux critères de mauvais diagnostic étaient un âge élevé et un handicap.
* Par ailleurs, le sous-diagnostic était associé à de meilleures conditions fonctionnelles, exprimées par la spiromètrie, même en cas de wheezing ou de réponse significative à un test bronchodilatateur.
– Conclusion. L’asthme chez le sujet âgé est fréquemment confondu avec la BPCO. L’erreur de diagnostic est reliée à un âge plus élevé et à un plus grand degré de handicap. Les asthmatiques avec atteinte fonctionnelle modérée peuvent être sous-diagnostiqués malgré des symptômes suggestifs d’asthme.
L’asthme étant classiquement une pathologie du sujet jeune, le diagnostic peut être méconnu chez le sujet âgé.
Alors même que l’examen clinique ou les tests respiratoires de bronchodilatation peuvent apporter des éléments diagnostiques, l’asthme est sous-évalué dans près de 30 % des cas.
Par ailleurs, le diagnostic est souvent confondu avec celui de BPCO dans près de 20 % des cas, certainement parce que cette pathologie est plus fréquente à cet âge.
Les facteurs particuliers associés à ces faux diagnostics sont l’âge plus élevé et un handicap plus important, qui rendent les critères diagnostiques plus délicats à prendre en compte.
Cette étude confirme donc qu’il faut penser au diagnostic d’asthme chez le sujet âgé.
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