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Test de provocation nasale à l’histamine : le vent dans le nez !
lundi 21 avril 2003, par
La réalisation des tests de provocation nasale paraît relativement facile et sûre. Toutefois, toute la difficulté réside dans la méthode utilisée pour mesurer objectivement l’obstruction nasale. Ici, les auteurs comparent la mesure inspiratoire du débit de pointe nasal à la rhinométrie acoustique et à la rhinomanométrie. (Article publié dans Rhinology)
La mesure inspiratoire du débit de pointe nasal est plus sensible que la rhinométrie acoustique ou la rhinomanométrie dans l’évaluation de la réponse aux corticostéroïdes nasaux lors d’un test de provocation nasale à l’histamine. : Wilson AM, Sims EJ, Robb F, Cockburn W, Lipworth BJ. Asthma & Allergy Research Group, Department of Clinical Pharmacology & Therapeutics, Ninewells Hospital & Medical School, University of Dundee, Dundee, Scotland, United Kingdom. dans Rhinology 2003 Mar ;41(1):16-20
Le test de provocation nasale à l’histamine est considéré comme une méthode courante de l’évaluation de l’hyper-réactivité nasale bien qu’il existe toujours un débat sur le meilleur moyen de mesure.
– Le but de cette étude était d’évaluer le débit de pointe inspiratoire nasal (DPIN) comme moyen efficace lors d’un test de provocation à l’histamine et de le comparer à la rhinomanométrie (RM) et la rhinométrie acoustique (RA).
– Vingt-deux patients atteints de rhinite allergique pérenne (RAP) étaient enrôlés dans une étude randomisée, croisée en deux sections, comparant le placebo au furoate de mometasone nasal (MF), 200 mg par jour.
– Durant le test de provocation nasale à l’histamine, les mesures étaient effectuées par DPIN, RA ou RM pratiqués tous les 10 à 14 jours de périodes thérapeutiques. - Les patients enregistraient chaque jour leurs symptômes nasaux à domicile et leur DPIN.
– Lorsque le test de provocation nasale avait recours au DPIN 30%, il existait une différence significative (p<0,05) entre MF et le placebo mais pas avec RA 30% et RM 175%. Il y avait aussi une amélioration significative (p<0,05) pour ce qui concerne les scores de cumul des symptômes nasaux mais pas pour les scores de DPIN à domicile.
– En conclusion, le DPIN lors du test de provocation nasale à l’histamine est un moyen sensible de mesurer la réponse aux corticostéroïdes nasaux dans les rhinites allergiques pérennes.
Cette étude semble montrer la supériorité de la mesure inspiratoire du débit de pointe comparativement à la rhinométrie acoustique et la rhinomanométrie.
La mesure du débit nasal est difficile quelle que soit la méthode utilisée.
Les structures nasales sont souples, la muqueuse nasale naturellement réactive. Il faut donc se fier à la méthode que l’on connaît le mieux.
De plus, il faut savoir que la rhinométrie acoustique est surtout intéressante pour préciser le niveau d’obstruction. Ainsi donc, compare-t-on les mêmes facteurs en ayant recours à la rhinométrie acoustique ou à la mesure inspiratoire du débit de pointe ?
L’avantage de cette mesure inspiratoire du débit de pointe réside aussi dans sa relative simplicité d’exécution. Il suffit d’appliquer un masque sur le visage, de fermer la bouche et d’inspirer par le nez.
Dans l’étude, il n’est pas précisé si la rhinomanométrie est antérieure ou postérieure. On peut croire qu’il s’agit d’une simple rhinomanométrie antérieure active qui à mon sens n’est pas la référence.
La référence c’est la rhinomanométrie postérieure active qui est certes délicate de réalisation mais, qui entre des mains expertes, permet vraiment de quantifier l’obstruction avec précision.
Enfin, le test de provocation nasale doit être couplé à une évaluation clinique de l’obstruction, le score clinique de Bousquet apparaît tout à fait pertinent.
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