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Les charters de retour : traitement curatif des maladies allergiques des populations immigrantes ?
mardi 22 avril 2003, par
On ne sait toujours pas exactement les raisons du développement si rapide des maladies allergiques dans nos pays. L’étude de population qui viennent dans nos régions et qui à priori sont indemnes de ces affections pourrait donner des éléments de compréhension.
Apparition de symptômes d’asthme et d’allergie chez des immigrants extra européens en Italie : rôle possible de facteurs environnementaux. : Tedeschi A, Barcella M, Bo GA, Miadonna A. Allergy Unit, First Division of Internal Medicine, IRCCS Ospedale Maggiore Policlinico, Milan and Division of Internal Medicine and Pneumology, Ospedale Fatebenefratelli, Milan, Italy. dans Clin Exp Allergy 2003 Apr ;33(4):449-54
Allergie et asthme sont des affections typiques des sociétés qui immigrent. Les migrants dans les pays industrialisés semblent développer d’une façon accrue asthme et allergie.
– Objectif de l’étude : Evaluer le début de l’affection, le spectre de sensibilisation, et les manifestations cliniques d’une population d’immigrants à Milan, en Italie, souffrant d’allergie et d’asthme.
– Méthodologie :
* Les données portent sur 243 immigrants qui ont été investigués dans une clinique allergologique entre 1994 et 2000, avec des données rétrospectives.
* Les données démographiques ont été comparées à celles d’une population d’immigrants extra européens vivant à Milan à la fin de 1999.
– Résultats :
* Les patients se plaignaient
** d’asthme (63.7%),
** de rhino conjonctivite (56.7%)
** de rhinite seule (21%),
** d’urticaire (3%).
* 187 de 222 patients (84.3%) ont déclaré être en bonne santé avant la migration et que les symptômes d’asthme et d’allergie ont débuté lors de leur arrivée en Italie après une période moyenne de 4 ans et 7 mois.
* La proportion de patients masculins est plus basse que la proportion d’hommes dans une population d’immigrants extra européens (48% versus 55%), suggérant que chez les immigrants adultes l’allergie et l’asthme sont plus fréquents chez les femmes que chez les hommes.
* Par ailleurs, il y avait une sur représentation des immigrants d’Amérique centrale et du sud, semblant indiquer une prédisposition génétique plus importante vis à vis de l’allergie et de l’asthme.
* Lorsque les données sont analysées en fonction des pays, on note une augmentation du risque d’allergie et d’asthme pour les immigrants de toutes les régions d’Amérique centrale et du sud.
* Un test cutané positif pour au moins 2 aéro-allergènes a été trouvé chez 196 des 232 patients (81%) et le spectre de sensibilisation est similaire à celui d’une population italienne vivant dans le nord de l’Italie.
– Conclusions :
* Beaucoup d’immigrants extra européens déclarent être en bonne santé dans leur pays d’origine, et présenter des symptômes d’allergie et d’asthme après immigration en Italie.
* Le mode de vie et des facteurs environnementaux dans une région industrialisée semblent faciliter l’apparition d’un asthme et d’allergie chez des immigrants de pays développés.
* Les risques d’allergie et d’asthme semblent différents en fonction du groupe ethnique.
Dans cette étude les auteurs démontrent que les populations immigrantes après un séjour de 4 ans en moyenne deviennent allergiques et asthmatiques surtout les femmes et essentiellement les populations provenant d’Amérique centrale et du sud.
Ce travail prouve donc l’importance des facteurs d’environnement dans le développement du terrain atopique et de l’asthme, avec malgré tout l’existence de particularités génétiques favorisantes puisque certains groupes ethniques sont plus à risque que d’autres.
On ne peut cependant éliminer d’autres facteurs favorisants, peut être également d’environnement, mais dans le pays d’origine (parasitose, alimentation ?).
Pour que ce travail soit complet il faudrait pouvoir analyser les conditions de vie en Italie de ces populations migrantes et déterminer si l’apparition d’un asthme et d’allergies est seulement secondaire aux changements de climat et à une exposition normale à des aéro-allergènes, ou si l’apparition de ces affections est secondaire à de fortes expositions allergéniques en raison de mauvaises conditions de vie.
Etant donné le poids économique de l’asthme et de l’allergie, logiquement ces résultats devraient permettre d’intervenir au niveau des facteurs d’environnement pour essayer d’enrayer ces épidémies de maladies allergiques.
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