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Le truc du bouleau : faire faire le « sale » boulot par un plus petit que soi ! !
jeudi 22 mai 2003, par
La pollinose reste encore une affection largement méconnue dans sa physiopathologie précise. Il y a en particulier une difficulté à expliquer l’asthme pollinique alors même que les pollens en raison de leur taille ne peuvent gagner les voies respiratoires basses. Quel en est le mécanisme ?
Relations entre le nombre de pollens de bouleau et différentes tailles de particules d’antigènes de pollens (Bet v) dans l’air de Stockholm. : Yuichi Takahashi,1 Masahiro Sakaguchi,2 Martin von-Pfaler3 and Gamal el-Ghazaly3 1The Yamagata Prefectural Institute of Public Health, Yamagata, 2Department of Immunology, National Institute of Infectious Disease, Tokyo, Japan and 3Palynological Laboratory Swedish Museum of Natural History, Stockholm Sweden dans Allergology International 52 (2), 111-114
Les antigènes de la taille du micron pénètrent au niveau des voies aériennes basses et entraînent des problèmes pulmonaires sévères. L’existence d’antigènes de ce type a été décrite dans les rhumes de foins d’origine pollinique.
– Objectif de l’étude :
* Les auteurs ont étudié l’apparition et les relations entre ces particules de la taille du micron des antigènes de pollens de bouleau, et les grains de pollens de bouleau.
* Les particules aériennes ont été collectées à l’aide de 2 filtres disposés en tandem se composant d’un filtre avec des pores de 5 microm et un filtre avec des pores de 0.3 microm (filtre millipore) lors d’une saison pollinique sur le campus de l’université de Stockholm.
– Résultats :
* Une assez bonne corrélation a été observée entre le nombre de pollens de bouleau et la quantité d’antigène de pollens de bouleau d’une taille d’environ 5 microm de diamètre.
* Par contre, une bonne corrélation n’a pas été observée entre les quantité d’antigènes de pollens de bouleau recueillis sur les filtres de 5microm et les quantités d’antigènes passant au travers des pores des filtres de 5 microm et recueillis sur le filtre millipore.
* Les valeurs maximales des antigènes de pollens de bouleau ont été obtenues pour les pollens de bouleau avec l’appareil de Burkard, et les antigènes de pollens de bouleau à l’aide des filtres avec des pores de 5 microm.
* Presque tous les antigènes de pollens de bouleau ont été trouvés pendant la saison pollinique du bouleau, et des quantités mesurables d’antigène de pollens passant au travers des pores de 5 micom et recueillis sur le millipore ne dérivent pas des grains de pollens eux mêmes, mais des micro particules, et apparaissent quelques jours après que le taux maximal de pollens de bouleau ait été atteint.
Les auteurs à l’aide de filtre ayant des pores de différentes tailles démontrent qu’il existe une relation entre pollens de bouleau et particules de 5 microm de diamètre mais que les particules inférieures antigéniques dérivent des micro particules et apparaissent quelques jours après le pic atmosphérique de pollens de bouleau.
Ce travail est intéressant car finalement on connaît mal l’allergie aux pollens dans ses détails.
En particulier, de nombreuses particules sont en cause.
Les grains de pollens sont souvent gros et ne devraient pas atteindre les voies respiratoires basses qui ne sont accessibles qu’à des particules de très petit diamètre de l’ordre du micron.
Il existe, et cette étude le prouve, des particules antigéniques ayant un diamètre inférieur à 5 microns que l’on peut recueillir sur des filtres millipores.
S’il y a une corrélation entre grains de pollens et allergènes de 5 microns, il n’y a pas cette relation avec les particules antigéniques de taille inférieure qui d’ailleurs apparaissent d’une façon décalée dans le temps par rapport aux pollens de bouleau.
Est-ce que ces micro particules dérivent des grains de pollens après éclatement ? Est-ce des antigènes de bouleau d’une autre origine ?
Ces résultats peuvent expliquer des dissociations parfois notées en pratique entre la symptomatologie décrite par les patients qui ne coïncide pas toujours avec le pic pollinique observé par les mesures classiques des taux de pollens dans l’atmosphère.
D’autre part cela pourrait également expliquer des symptomatologies différentes, avec rhinite et moins souvent asthme selon la nature de la sensibilisation vis-à-vis de tel ou tel type de particule.
Ce travail est a rapproché de l’étude déjà commentée dans ce journal et réalisée par l’équipe du PR De Blay à Strasbourg.
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