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Faut-il inhiber les cytokines chez les asthmatiques ?
dimanche 1er juin 2003, par
L’asthme est caractérisé par une inflammation allergique chronique où les cellules lymphocytaires TH2 jouent un rôle central, par le biais de la synthèse de cytokines pro-inflammatoires : IL4 et l’IL5. L’utilisation d’un inhibiteur de ces cytokines peut-elle diminuer l’inflammation des voies aériennes chez des asthmatiques modérés ?
Effets du tosilate de suplataste sur l’inflammation allergique à éosinophiles des voies aériennes chez les patients avec asthme modéré. : Yasuyuki Sano, MD, PhDa Naohito Suzuki, MD, PhDa Hirokazu Yamada, MD, PhDa Yasuo To, MD, PhDa Chuhei Ogawa, MDa Ken Ohta, MD, PhDb Mitsuru Adachi, MD, PhDc Tokyo, Japan dans JACI May 2003 • Volume 111 • Number 5
– Contexte. L’asthme est une maladie inflammatoire chronique des bronches caractérisée principalement par une infiltration de la muqueuse des voies aériennes par des cellules inflammatoires variées, et notamment des éosinophiles. Les cytokines de type TH2 sont considérées comme impliquées de façon importante dans la pathogénie de la maladie.
– But. Déterminer les effets suppressifs du tosilate de suplataste (TS), inhibiteur des cytokines TH2, sur l’inflammation à éosinophiles de la muqueuse bronchique chez des asthmatiques modérés.
– Type d’étude. Etude ouverte cas-contrôle.
– Méthodes.
* Des tests d’hyperréactivité bronchique (HRB) et de fonction respiratoire, des mesures des éosinophiles dans l’expectoration induite, et des biopsies de muqueuse bronchique ont été réalisés avant et après traitement par le TS pendant 6 semaines chez 15 patients avec asthme modéré, et 13 contrôles avec asthme modéré ne recevant pas de TS.
– Résultats.
* Dans le groupe traité, une amélioration significative de la concentration d’histamine au test d’HRB a été observée (p<0.05) ; de même que des améliorations du débit expiratoire de pointe (p<0.01) et du score de symptômes (p<0.05) ;
* de plus, le nombre moyen d’éosinophiles bronchiques et de cellules productrices de protéine cationique éosinophile diminuait de façon significative (p<0.05), de même que leur taux moyen dans les expectorations (p<0.01).
* Le nombre moyen de lymphocytes CD4 et CD25 diminuait aussi (p<0.05).
– Conclusion. Le TS apparaît inhiber l’inflammation allergique des voies aériennes médiée par les cytokines de type TH2, et améliorer les symptômes cliniques chez les asthmatiques modérés.
Divers facteurs induisent l’inflammation allergique, parmi lesquels les lymphocytes TH2 apparaissent comme une des molécules majeures, par le biais d’une stimulation de la synthèse des éosinophiles à partir de la libération accrue d’IL4 et d’IL5.
Par ailleurs, les médicaments anti-inflammatoires sont un des traitements majeurs de la maladie asthmatique chronique, et sont recommandés dans tous les « guidelines ».
Il était donc tentant de rechercher si un antagoniste des TH2 était capable d’inhiber l’inflammation allergique à éosinophiles chez des patients asthmatiques, et cette étude confirme que l’inhibition lymphocytaire supprime l’infiltration à éosinophiles induite par les cytokines.
Cette molécule pourrait donc représenter une alternative thérapeutique dans l’asthme modéré, en relais ou en association avec les stéroïdes inhalés, et permettre de prévenir le remodelage des voies aériennes induit par l’inflammation locale de la muqueuse bronchique.
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