Accueil du site > Maladies > Asthme > L’asthme du sujet âgé : une entité « d’avenir ».

L’asthme du sujet âgé : une entité « d’avenir ».
lundi 2 juin 2003, par
Longtemps négligé et sous-estimé, l’asthme du sujet âgé est devenu un sujet d’intérêt croissant par une meilleure connaissance de cette pathologie mais également par la place croissante prise par la tranche d’age concernée dans les consultations et les hospitalisations d’allergologie et de pneumologie.
Asthme du sujet âgé. : Radenne F, Verkindre C, Tonnel AB. Service de Pneumologie et Immunoallergologie, CHRU, Lille, France dans Rev Mal Respir 2003 Feb ;20(1 Pt 1):95-103
– INTRODUCTION : L’asthme du sujet âgé constitue une préoccupation grandissante. Il touche 6 à 7 % des patients de cette tranche d’âge mais la distinction entre asthme vrai et bronchopneumopathie chronique obstructive est d’autant plus difficile que les patients vieillissent.
– ETAT DE LA QUESTION :
* Plusieurs facteurs expliquent ces difficultés : le rôle confondant du tabagisme, mais aussi le vieillissement naturel des voies aériennes qui rend compte chez le patient âgé du caractère moins réversible de l’obstruction bronchique.
* Cliniquement on peut opposer schématiquement deux groupes :
** les asthmes "vieillis" qui représentent l’évolution naturelle d’un asthme de l’enfance ou de l’adolescence
** et l’asthme tardif apparaissant de novo souvent à la suite d’un épisode infectieux mal contrôlé.
* Parmi les singularités propres à l’asthme du sujet âgé méritent d’être envisagées :
** la mauvaise perception de la dyspnée,
** les difficultés techniques de réalisation d’explorations fonctionnelles respiratoires de qualité
** et l’importance des signes indirects extra-respiratoires (altération de la qualité de vie).
– PERSPECTIVES :
* Le schéma thérapeutique est globalement superposable à celui du sujet jeune mais à quelques nuances près :
** crainte de l’ostéoporose en cas de corticothérapie au long cours, y compris pour les corticoïdes inhalés,
** risque arythmogène potentiel des béta-2-adrénergiques,
** effets redoutés de la théophylline ce qui justifie dans les formes difficiles le recours aux anticholinergiques et/ou aux antileucotriènes.
– CONCLUSION : l’impératif premier dans l’asthme du sujet âgé est la simplification du schéma thérapeutique, la rédaction d’un plan d’action écrit d’auto-gestion de la maladie qui seules permettent d’espérer l’amélioration de l’observance et le pronostic de l’asthme.
Clairement et de manière exhaustive, le problème de l’asthme chez le sujet âgé a été traité par les auteurs qui soulignent les difficiles problèmes à la fois diagnostique et thérapeutique de ce tableau.
Dans la pratique, on insistera ainsi sur :
* la difficulté de l’identification de la maladie asthmatique en raison de la fréquence d’antécédents respiratoires, du tabagisme, de l’exposition professionnelle rendant problématique parfois la distinction entre asthme et broncho-pneumopathies chroniques obstructives. La composante allergique fait de plus souvent défaut dans l’asthme à début tardif.
* La deuxième difficulté, concerne le suivi de ces patients
** parmi les symptômes cliniques, la dyspnée est souvent négligée et banalisée par le sujet âgé, gênant une bonne prise en charge diagnostique et thérapeutique. La toux chronique ou la toux d’effort sont une expression très fréquente de l’asthme chez le sujet âgé ; enfin les symptômes extra-respiratoires (généraux…) sont également fréquents
** l’exploration fonctionnelle respiratoire, plus délicate à réaliser du fait des altérations naturelles du système bronchique, met souvent en évidence une relative irréversibilité du trouble obstructif pour un asthme
** Il existe souvent une moins bonne compréhension du schéma thérapeutique mis en œuvre. Il est essentiel de proposer à l’asthmatique âgé un schéma thérapeutique simple, plus optimal que maximal, dépourvu autant qu’il est possible d’effets secondaires (se méfier de l’ostéoporose+++,…) en accordant une particulière attention au maintien d’une qualité de vie convenable laquelle apparaît dans de très nombreuses études comme étant "la plainte majeure" chez l’asthmatique âgé.
Recevez les actualités chaque mois