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Après les dents de la mer et ses requins, les dents-dritriques et ses cellules !!
mercredi 4 juin 2003, par
On sait que le problème de l’allergie se situe au niveau des lymphocytes T et des sous populations TH1 et TH2. Mais comment un allergène va-t-il stimuler ce système ? Seul ? Non, il est aidé par une cellule particulière que l’on commence tout juste à mieux connaître. Portrait de la future star des immunologistes.
Les différents sous-types de cellules dendritiques circulantes dans le sang périphérique et le sang du cordon d’enfants en bonne santé et d’enfants allergiques. : M. M. Hagendorens* , D. G. Ebo, A. J. Schuerwegh, A. Huybrechs*, H. P. Van Bever*, C. H. Bridts, L. S. De Clerck and W. J. Stevens Departments of *Pediatrics andImmunology, University of Antwerp, Antwerp, Belgium dans Clinical & Experimental Allergy 33 (5), 633-639.
Différents types de cellules dendritiques circulantes ont été décrites. Les cellules dendritiques influencent le développement du lymphocyte T naïf en LTH1 ou LTH2.
– Objectif de l’étude : le but de ce travail a été d’évaluer le nombre de sous-types de cellules dendritiques (DC) circulantes dans le sang périphérique d’enfants en bonne santé et d’enfants allergiques, et dans le sang du cordon de nouveaux nés de parents allergiques ou non.
– Méthodes :
* Les cellules dendritiques circulantes ont été mises en évidence par cytomètrie de flux sur sang total : cellules CD3,CD14,CD16,CD19,CD20,CD56 négatives, CD34 négative, HLADR positive.
* En relation avec l’expression de CD123 et CD11c, différents sous-types ont été identifiés.
– Résultats :
* En dehors des DC1 (CD11c+ et CD123 faible+) et des DC2 (CD11c- CD123 fort+ ), une troisième lignée a été mise en évidence : CD11c- CD123 faible+ qui est moins bien définie sur le plan phénotypique et identifiée comme une cellule dendritique moins différenciée (idDC).
* Cette idDC représente la population majeure des cellules dendritiques du cordon et diminue avec l’âge.
* Le taux le plus élevé d’idDC est observé chez les enfants allergiques ayant une dermatite atopique, alors que les enfants asthmatiques ont des taux moins élevés.
* De plus, les fortes doses de corticoïdes inhalés chez les enfants asthmatiques entraînent une diminution du nombre des idDC.
* Le nombre de DC2 circulantes est significativement diminué chez les enfants allergiques, surtout chez les asthmatiques par rapport aux enfants en bonne santé.
* Dans le sang du cordon, il n’y a pas de différence de sous-types de cellules dendritiques entre les nouveaux nés à faible risque ou à haut risque d’allergie.
– Conclusions :
* Ces résultats indiquent que, à coté des populations de cellules dendritiques DC1 et DC2, il existe une 3° population identifiée comme CD11c-, CD123, faible+ moins différenciée que les cellules dendritiques, et qui doit être prise en compte dans l’évaluation des cellules dendritiques circulantes.
* De plus, le nombre des DC2 est diminué chez l’enfant allergique, surtout chez l’asthmatique, ce qui doit correspondre aux conséquences d’un afflux important de DC recrutés au niveau des organes cibles.
Dans ce travail les auteurs démontrent qu’il existe une sous population particulière de cellules dendritiques, qui ne sont ni des DC1 ni des DC2, mais des DC indifférenciées. Le taux le plus élevé des ces cellules est dépisté chez les asthmatiques allergiques qui ont également une diminution des DC2.
Ce travail est intéressant car il témoigne de la recherche qui porte actuellement sur les cellules dendritiques qui sont à la source de l’activation du système lymphocytaire.
Ce sont ces cellules qui décident qu’un antigène va être un allergène et présente alors celui-ci aux lymphocytes T de telle manière que la différenciation se fasse vers les LTH2.
Il est donc très important de comprendre le fonctionnement de ces cellules pour pouvoir ultérieurement agir à ce niveau sur le plan thérapeutique.
Le CD123 correspond à la chaîne alpha du récepteur à l’IL3 qui fonctionne avec le CD 131 qui correspond à la chaîne bêta. La liaison avec le CD123 est de faible affinité. Ce récepteur est indispensable à la maturation et à la différenciation cellulaire et est exprimé essentiellement sur les cellules dendritiques.
Il est intéressant de constater qu’il existe une sous population particulière de cellules dendritiques chez l’allergique ayant une dermatite atopique, et il est possible que cette anomalie soit responsable du terrain atopique.
Il faut attendre des études complémentaires sur le sujet.
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