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Attention la rouille guette les asthmatiques, les corticoïdes n’empêchent pas l’oxydation.
mardi 17 juin 2003, par
Le stress oxydatif est reconnu comme un facteur majeur de lésions des voies respiratoires dans l’asthme. Mais n’est-il pas parfaitement bien contrôlé par les corticoïdes à fortes doses ? Réponse chez des enfants en crise d’asthme.
Leucotriènes cystéinés (cys-LTs) et 8-isoprostane (8-ISP) dans la condensation de l’air exhalé chez des enfants ayant un asthme aigu. : E Baraldi1, S Carraro1, R Alinovi3, A Pesci3, L Ghiro1, A Bodini2, G Piacentini2, F Zacchello1 and S Zanconato1
1 Department of Pediatrics, University of Padova, Italy
2 Department of Pediatrics, University of Verona, Italy
3 Department of Clinical Medicine, Nephrology and Health Sciences, University of Parma, Italy dans Thorax 2003 ;58:505-509
Les leucotriènes cystéinés (cys-LTs) et les isoprostanes sont des métabolites inflammatoires de l’acide arachidonique dont les taux augmentent dans les voies respiratoires des asthmatiques.
Les isoprostanes (ISP) sont relativement stables et spécifiques de la peroxydation des lipides, ce qui les rend potentiellement capables d’être des marqueurs du stress oxydatif.
Cette étude a été réalisée pour évaluer les effets d’une corticothérapie orale sur les taux de cys-LTs et de 8-ISP dans la condensation de l’air exhalé d’enfants ayant un asthme aigu.
– Méthodes :
* La condensation de l’air exhalé a été collectée, et il a été effectué des mesures du taux de la fraction d’oxyde nitrique (FEno) et des mesures spirométriques avant et après 5 jours de traitement par prednisone par voie orale (1 mg/kg/J) chez 15 enfants asthmatiques ayant un asthme aigu.
* Les taux de cys-LTs et de 8-ISP ont été mesurés par méthode enzymatique, le FEno a été mesuré par chemoluminescence.
* L’air exhalé a également été prélevé chez 10 enfants sains.
– Résultats :
* Avant le traitement par prednisone, les concentrations à la fois de cys-LTs et de 8-ISP sont plus élevées chez les asthmatiques
** cys-LTs : 12.7 picog/ml (IR95% : 5.4-15.6) ;
** 8-ISP : 12 picog/ml (IC95% : 9.4-29.5)
* par rapport aux enfants sains :
** cys-LT : 4.3 picog/ml (2.0-5.7) p=0.002 ;
** 8-ISP : 2.6 (2.1-3.0), p<0.001.
* Après prednisone il y a une diminution significative à la fois de la cys-LTs 5.2 picog/ml (3.9-8.8) p=0.005 et de la 8-ISP 8.4 picog/ml (5.4-11.6), p=0.04 ; mais les taux de 8-ISP restent plus élevés que ceux des sujets témoins (p<0.001).
* Les taux de FEno qui diminuent significativement après prednisone (p<0.001) ne sont pas corrélés de façon significative aux taux de cys-LTs ou de 8-ISP.
– Conclusions : Après 5 jours de traitement par prednisone par voie orale, il y a une diminution des taux de cys-LTs et de 8-ISP chez des enfants ayant un asthme aigu, bien que les taux de 8-ISP restent plus élevés que ceux des sujets témoins. Ces données laissent penser que les corticoïdes ne peuvent pas réduire de façon très efficace le stress oxydatif des enfants ayant un asthme aigu.
Dans ce travail, les auteurs démontrent que des enfants ayant un asthme aigu ont des taux plus élevés que des enfants témoins, à la fois de cys-LTs et de 8-ISP, qui sont des témoins du stress oxydatif. Cinq jours de corticoïdes per os à 1mg/kg/J ne permet pas de normaliser ces taux.
Ce travail démontre la limite d’action des corticoïdes qui ne peuvent pas maîtriser l’ensemble de la réaction inflammatoire induite par un asthme aigu.
L’absence de normalisation du stress oxydatif permet de comprendre que des lésions s’installent au décours de l’accident aigu puisque les 2 systèmes majeurs de lésions pulmonaires sont d’une part les protéases sécrétées par les phagocytes lors des infections, et les oxydants.
Il est pourtant très important de contrôler ces oxydants dont l’implication dans l’asthme est de mieux en mieux connue grâce à ces techniques d’approches par mesures dans l’air exhalé.
Il va certainement y avoir un développement de plus en plus important de ces mesures dans le suivi de l’asthme avec des implications thérapeutiques.
Le traitement de l’asthme devient donc de plus en plus pointu, ou du moins de plus en plus physiologique.
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