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Eosino et NO : pas chers et efficaces !
jeudi 19 juin 2003, par
Les auteurs de cette étude tentent de valider des marqueurs de l’inflammation allergique chez des enfants atopiques à l’aide, d’une part, du NO expiré pour l’inflammation bronchique, et, d’autre part, de la numération des éosinophiles du lavage nasal pour l’inflammation des voies aériennes supérieures.
Numération des éosinophiles du lavage nasal et taux de NO expiré comme marqueurs de l’inflammation des voies respiratoires hautes et basses induite par les pollens chez des enfants sensibles aux pollens de graminées. : J. G. C. van Amsterdam1 , E. W. M. A. Bischoff2, A. de Klerk2, A. P. J. Verlaan2, L. M. N. Jongbloets2, H. van Loveren2, A. Opperhuizen1, G. Zomer3, M. Hady4, F. T. M. Spieksma5, J. A. M. A. Dormans2 and P. A. Steerenberg2
(1) Laboratory of Health Effects Research, National Institute for Public Health and the Environment, P.O. Box 1, 3720 BA Bilthoven, The Netherlands
(2) Laboratory for Pathology and Immunobiology, National Institute for Public Health and the Environment, Bilthoven, The Netherlands
(3) Laboratory of Organic Chemistry, National Institute for Public Health and the Environment, Bilthoven, The Netherlands
(4) Municipal Health Service, Utrecht, The Netherlands
(5) Laboratory of Aerobiology, Leiden University Medical Centre, Leiden, The Netherlands dans Int Arch Occup Environ Health (2003) 76 : 309-312
– OBJECTIFS. Cette étude explorait l’inflammation des voies respiratoires basses ou supérieures induite par l’exposition naturelle aux pollens de graminées chez des enfants atopiques ou non atopiques.
– METHODES.
* Après avoir évalué le statut atopique des enfants, leur produit de lavage nasal et de l’air expiré était échantillonnés une fois avant et une fois durant la saison pollinique.
* Le taux d’oxyde d’azote (NO) était déterminé dans l’air expiré, et les médiateurs suivants ont été mesurés dans le liquide de lavage nasal :
** ECP,
** IL-6,
** IL-8,
** albumine,
** acide urique
** et urée.
* La numération des éosinophiles était pratiquée grâce à la coloration au Giemsa.
* Durant l’étude ozone et taux de pollens étaient mesurés en continu.
– RESULTATS.
* Durant la saison pollinique le taux de pollens de graminées était de 95 grains/m3.
* A l’état basal, parmi les cellules du liquide de lavage nasal, les éosinophiles représentaient 8% chez les sujets uniquement sensibles aux acariens, et, 5,4% chez les sujets sensibles à la fois aux acariens et aux pollens de graminées, alors que l’on ne retrouvait quasiment pas d’éosinophile dans les fluides de lavage de nez des enfants non atopiques.
* Par contre, dans les groupes d’enfants non atopiques et allergiques aux acariens, et chez ceux sensibles uniquement aux pollens de graminées, les pollens de graminées induisaient une multiplication par 3 du pourcentage d’éosinophiles du produit de lavage de nez et une augmentation multipliant par 2,5 le niveau d’ECP (P<0,05).
* Dans tous les groupes, on ne notait pas d’augmentation significative de l’albumine, de l’acide urique, de l’urée, de l’IL-6 et de l’IL-8 sous exposition pollinique.
* A l’état basal, les enfants sensibles aux acariens montraient des taux significativement supérieurs de NO par rapport aux enfants non atopiques et aux enfants sensibles uniquement aux pollens.
* Durant l’exposition pollinique le NO expiré des enfants allergiques aux pollens augmentaient de 35,8 à 64,5 ppb (P<0,05), alors qu’il n’y avait pas d’augmentation de NO expiré chez les autres enfants.
– CONCLUSION. Les enfants allergiques aux pollens montrent une augmentation de l’inflammation des voies respiratoires supérieures et basses en réponse à la saison pollinique, équivalente à l’inflammation chronique des enfants sensibles aux acariens.
Globalement, les deux marqueurs de l’inflammation allergique, le NO pour les bronches et les éosinophiles du lavage nasale pour les voies aériennes supérieures, sont au même niveau chez les allergiques aux acariens, de façon chronique, que chez ceux qui ne sont allergiques qu’aux pollens de graminées mais uniquement lors de la saison pollinique. Tout cela paraît être logique.
Toutefois, je vois dans les résultats de cette étude une validation d’un moyen simple d’évaluer quantitativement l’intensité de l’inflammation allergique des voies respiratoires.
Ainsi, on peut contrôler les conséquences, d’un test de provocation respiratoire, d’un test réaliste comme dans cette étude, de l’éviction allergénique, de l’efficacité d’un traitement, etc. de façon simple : un lavage de nez lu après coloration de Giemsa et un simple appareil de mesure du NO expiré. Vraiment facile et pas cher !
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