Intensité de la sensibilisation allergique et sévérité de l’asthme de l’enfant.

mercredi 25 juin 2003 par Dr Isabelle Bossé2636 visites

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Intensité de la sensibilisation allergique et sévérité de l’asthme de l’enfant.

Intensité de la sensibilisation allergique et sévérité de l’asthme de l’enfant.

mercredi 25 juin 2003, par Dr Isabelle Bossé

Existe-t-il un lien entre intensité de la sensibilisation allergénique et sévérité de l’asthme chez l’enfant, en prenant en compte les critères de gravité habituels de l’asthme, et pour la sensibilisation allergénique les prick tests , les IgE totales, l’éosinophilie sanguine ? En d’autres termes, les enfants très allergiques sont-ils plus souvent asthmatiques ?

Relations entre la sensibilisation allergénique, les IgE totales et l’éosinophilie sanguine et la sévérité de l’asthme chez des enfants de l’étude EGEA. : S H Arshad, B Bateman and S M Matthews
The David Hide Asthma and Allergy Research Centre, St Mary’s Hospital, Isle of Wight, UK dans Thorax 2003 ;58:489-493

 Objet : bien que l ’allergie est fortement associée à l’asthme de l’enfant , on ne sait pas très bien s’il y a une relation entre l’intensité de la réaction allergique et la sévérité de l’asthme.

 Objectifs : les objectifs de cette étude étaient d’étudier les relations entre divers marqueurs de l’allergie et la sévérité de l’asthme chez des enfants inclus dans l’étude « Epidemiological study on the Genetics and Environnement of Asthma, l’hyperréactivité bronchique et l’atopie (EGEA).

 Méthodes :
* la population comprenait 216 enfants asthmatiques de moins de 16 ans.
* Les IgE totales et l’éosinophilie sanguine ont été dosés et des prick tests réalisés pour 11 allergènes.
* L’intensité de la sensibilisation allergique était évaluée sur le nombre de prick tests positifs et par la taille des papules.
* La sévérité de l’asthme a été mesurée sur quatre critères :
** un score clinique sévère,
** des antécédents d’hospitalisation pour asthme,
** le VEMS et
** l’utilisation de corticostéroïdes inhalés pendant les 12 derniers mois.

 Résultats :
* la plupart des enfants étaient sensibilisés au moins à un aéroallergène ( 88.2 %) .
* L’atopie n’était pas en relation avec la sévérité de l’asthme , excepté une tendance vers un score clinique plus sévère chez les non atopiques.
* Le type et l’intensité de la sensibilisation allergénique n’étaient associés à aucun critère de sévérité de l’asthme.
* Les Ig E totales étaient significativement plus élevées chez les enfants traités par corticostéroïdes et chez les enfants souvent hospitalisés pour crise d’asthme ( valeurs de P à 0.009 et 0.04 respectivement) .
* L’éosinophilie sanguine n’était pas en relation avec la sévérité de l’asthme.

 Conclusions :
* les résultats suggèrent que l’asthme sévère de l’enfant pourrait être corrélé à un niveau élevé d’IgE totales , mais pas à l’éosinophilie sanguine.
* L’absence de relations directes entre d’une part l’atopie et l’intensité de la sensibilisation allergique et la sévérité de l’asthme, confirme l’hypothèse que divers facteurs de risque sont associés à l’asthme et à sa sévérité.


Que conclure d’une telle étude ?

La sensibilisation allergénique à au moins un allergène respiratoire est très fréquente : plus de 82% .

Quels que soient les allergènes et l’intensité de la sensibilisation, il n’y a aucune relation avec la sévérité de l’asthme, qui a même tendance à être plus sévère en score symptomatique chez les enfants non atopiques.

L’éosinophilie sanguine n’est pas un témoin de la sévérité de l’asthme, par contre le taux des Ig E totales y est corrélé.

Il aurait certainement été intéressant de voir s’il y a une corrélation entre les IgE spécifiques aux aéroallergènes et la sévérité de l’asthme.

Enfin , l’implication d’autres facteurs que l’atopie dans la sévérité de la maladie est confirmée

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