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Que gagne t on à faire peur ?
jeudi 27 juin 2002, par
Mme Caroline Morice est Présidente de l’association des Polyallergiques. La Revue AllergoNews est le bulletin de leur association. C’est avec leur aimable autorisation que nous reprenons l’éditorial de juin 2002.
Nous connaissons tous l’air entendu, mi-indifférent, mi-agacé, de ceux à qui nous confions notre enfant en leur précisant qu’il est allergique, qu’il est donc important qu’il ne consomme pas tel ou tel aliment, même en petite quantité, pur ou comme ingrédient d’un plat cuisiné (Oui, les gâteaux tout "simples" comme les petits beurres contiennent du lait et du blé ! Non, elle ne peut pas en manger, non les "boudoirs" non plus, il y a des oeufs...).
Et parceque nous pouvons avoir peur que l’on ne nous croit pas (en fait, on nous croit, mais à moitié, "ça n’est pas à ce point là !"), pour être sûrs de nous faire entendre, nous annonçons le pire : "en cas d’écart de régime, il peut s’étouffer, avoir un malaise grave, oui, même, il risque le choc anaphylactique".
Si cette peur est légitime, est ce la bonne stratégie ? Certes, par facilité, nous pouvons être tentés de l’utiliser vis à vis de la maîtresse un peu incrédule qui accueille un enfant avec un PAI mais en parfaite santé, vis à vis des grands parents qui veulent relativiser l’importance du régime, vis à vis de nos amis qui nous prennent pour des angoissés un peu paranoiaques, vis à vis du restaurateur qui nous voit arriver d’un drôle d’oeil avec nos questions ou notre panier repas...C’est aussi la stratégie de certains médecins qui font peur aux parents pour obtenir, pensent ils, un suivi scrupuleux du régime.
Mais sommes nous réellement crédibles ? Y avons nous vraiment gagné ? Ce n’est pas sûr et bien des phénomènes d’exclusion naissent de cette dramatisation.
Alors, sans nier la gravité possible de certaines réactions allergiques, nous pouvons aussi faire le choix d’expliquer autrement. Expliquer que l’éviction vise également à permettre le repos d’un système immunitaire déboussolé qui a réagi vis à vis d’un aliment anodin un peu comme vis à vis d’un virus, produisant des anticorps contre cet aliment. Tout contact avec l’aliment est donc pour l’instant exclu en espérant pour les années à venir une baisse de ces anticorps et une prochaine tolérance. Nous demandons à la personne qui accueille notre enfant de participer à une entreprise de longue haleine, qui demande une réelle vigilance pour qu’un seul écart ne mette pas à plat des efforts de plusieurs mois, parfois plusieurs années...
Essayez, je crois que ça marche...
Pour adhérer à l’association :
Association Française des Polyallergiques
Maison des Associations
2bis, rue du Château
92200 Neuilly sur Seine
tel 01 47 22 99 00 (permanences lundi et jeudi de 14h à 16h)
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