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L’hyperréactivité bronchique est le meilleur élément prédictif d’apparition d’un asthme.
vendredi 18 juillet 2003, par
Dans le cadre de notre activité d’allergologie, nous sommes amenés à donner des avis sur le risque d’apparition de symptômes asthmatiques chez des patients débutant un activité professionnelle potentiellement exposée. Sur quels éléments prédictifs d’apparition d’un asthme peut-on se baser ?
La rhino-conjonctivite, la réactivité bronchique, et l’atopie comme déterminants de l’incidence de symptomes d’asthme non-professionnel chez les apprentis exposés à des allergènes de haut poids moléculaire. : D. Gautrin, H. Ghezzo, J.-L. Malo Department of Chest Medicine, Hôpital du Sacré-Coeur, Montréal, Canada dans Allergy 58 (7), 608-615
– Objectif : le but de cette étude était d’explorer le rôle de la rhino-conjonctivite (RC), partie prenante de l’atopie sous-jacente, et le niveau de réactivité bronchique à la méthacholine sur l’incidence de symptômes respiratoires et le développement et/ou l’aggravation d’un asthme.
– Méthodes : nous avons examiné les données d’une étude prospective chez 769 étudiants débutant une exposition professionnelle à des allergènes de haut poids moléculaire et suivis régulièrement pendant 44 mois au maximum.
– Résultats :
* la présence de symptomes de RC initialement était significativement associée avec un risque accru de développement d’une dyspnée et de sibilants chez les sujets atopiques quelque soit le niveau de la PC20 et chez les sujets avec une PC20 de 32 mg/ml quelque soit le statut atopique.
* Les symptômes de RC étaient significativement associés avec le développement de symptomes respiratoires induits par l’exercice.
* Des analyses multivariables indiquaient qu’avoir une PC20 mesurable était significativement associé avec l’incidence de tous les symptomes respiratoires étudiés, alors que la RC saisonnière en base était significativement associée seulement avec l’apparition de symptomes respiratoires induits par l’exercice ; l’atopie jouait un rôle minime, et seulement via une interaction avec la RC saisonnière.
– Conclusion : des trois facteurs potentiels pour le développement de symptomes respiratoires que nous avons considérés, c’est-à-dire des symptomes de RC, avoir une PC20 mesurable et une atopie sous-jacente, le fait d’avoir une PC20 mesurable était le facteur le plus significatif.
Parmi les éléments suivants : un antécédent de rhino-conjonctivite, une hyper-réactivité bronchique, et un antécédent d’atopie chez des apprentis exposés à des allergènes de haut poids moléculaire, le fait d’avoir une PC20 mesurable était le facteur le plus significatif comme déterminant de l’incidence de symptômes d’asthme non-professionnel .
La notion d’un terrain atopique sous-jacent ou d’un antécédent de rhino-conjonctivite n’était pas, heureusement, un élément prédictif d’apparition de symptômes d’asthme.
Cette observation, bien corrélée je le pense avec notre expérience médicale, nous incite à ne pas écarter une carrière professionnel pour un jeune sur ces deux seuls arguments.
Cependant, l’association d’un antécédent de rhino-conjonctivite et d’une hyper-réactivité bronchique décelable semble un élément fort du risque d’apparition de symptômes d’asthme après une exposition professionnelle à des allergènes de haut poids moléculaire.
Cette étude devrait peut-être nous inciter à réaliser plus facilement et de manière préventive un test à la métacholine chez les jeunes concernés par ce risque.
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