Une cabane allergologique au fond des bois au Canada : un bon plan !

dimanche 13 juillet 2003 par Dr Stéphane Guez3172 visites

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Une cabane allergologique au fond des bois au Canada : un bon plan !

Une cabane allergologique au fond des bois au Canada : un bon plan !

dimanche 13 juillet 2003, par Dr Stéphane Guez

La connaissance de la prévalence des affections permet de décider des actions à mener au sein des populations pour en améliorer le bien être. A moins de décider au contraire de les brimer en interdisant le remboursement des traitements. Combien notre ministère de la santé pourrait-il pénaliser de canadiens souffrant de rhino sinusite chronique ?

Epidémiologie de la rhino sinusite chronique chez les canadiens : Chen Y, Dales R, Lin M dans Laryngoscope. 2003 Jul ;113(7):1199-205.

 Objectif de l’étude : Etudier la prévalence de la rhino sinusite chronique et ses facteurs de risque chez les canadiens.

 Méthodes :
* Il s’agit d’une étude transversale avec des données issues d’une population de 73364 patients (34241 hommes, et 39123 femmes) ayant 12 ans ou plus et qui participaient à la 2° partie d’une étude nationale de santé conduite entre 1996 et 1997.
* Tous les patients ont été interrogés sur leurs pathologies chroniques qui duraient ou pourraient durer 6 mois ou plus, incluant la rhino sinusite.

 Résultats :
* La prévalence de la rhino sinusite est plus importante chez les femmes (5.7%) que chez les hommes (3.4%).
* Cette différence dans les sexes se retrouve parmi les différents groupes d’age.
* Chez les femmes, mais pas chez les hommes, la prévalence est légèrement plus grande chez celles qui vivent dans les régions de l’Est ou chez les canadiens de souche par rapport à celles qui vivent à l’Ouest ou qui sont immigrées.
* Le tabagisme et les faibles revenus sont associés à une plus forte prévalence de la rhino sinusite dans les 2 sexes.
* L’effet du tabagisme est modifié par des antécédents d’allergie chez les hommes.
* La rhinosinusite est plus fréquente parmi les patients ayant des antécédents d’allergie, d’asthme ou de broncho pneumopathie obstructive.
* La prévalence de la rhino sinusite est identique chez les patients rapportant ou non une prise régulière de boisson alcoolisée et un exercice physique.

 Conclusion : Des données antérieures ont montré une augmentation du risque chez les femmes d’avoir de l’asthme ou une BPCO ; associées aux résultats de cette étude qui montre une augmentation de la prévalence de la rhino sinusite chez les femmes, l’ensemble de ces données indiquent que le sexe féminin est un facteur de risque d’avoir une affection respiratoire


Dans ce travail les auteurs montrent que la prévalence de la rhino sinusite chronique chez les canadiens est plus importante chez les femmes (5.7%) surtout si elles vivent dans les régions de l’Est et si elle sont originaires du Canada. Globalement, le risque de maladie respiratoire chronique est plus élevé chez les canadiennes.

Bon d’accord, cela représente en effet beaucoup de monde et beaucoup de femmes. Cependant la portée de ce type de travail est très limitée car on voit mal la correction des facteurs de risque retenus : difficile d’avoir des gènes canadiens si on vient d’un autre pays, il n’est pas évident de s’installer uniquement à l’Ouest, et si on a de faibles revenus il n’est pas toujours évident de les augmenter pour raison de santé !

Il n’ y a que sur le tabac que l’on peut espérer une action, mais il y a d’autres données bien plus alarmantes sur les méfaits du tabac.

Nous sommes donc dubitatifs sur ce type d’étude qui n’apporte rien à la compréhension de cette affection qu’est la rhino sinusite chronique ni sur les possibilités réelles de modifications de l’environnement à apporter.

En étant méchant on pourrait dire qu’il s’agit d’une étude purement alimentaire (pour les auteurs s’entend).

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