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At-chaaaaaaaaa : allergie aux chats chez les pachas sans chats.
vendredi 1er août 2003, par
La sensibilisation au chat est d’une très grande fréquence lorsqu’on effectue des tests cutanés chez nos patients allergiques respiratoires. Cependant la signification de cette positivité pose encore des problèmes. S’agit-il vraiment d’une allergie pertinente ?
Sensibilisations aux allergènes du chat chez des patients allergiques respiratoires n’ayant pas de chat à domicile. : Gulbahar O, Sin A, Mete N, Kokuludag A, Kirmaz C, Sebik F. Departament of Internal Medicine, Division of Clinical Immunology and Allergy, Ege University Faculty of Medicine, 35100 Bornova-Izmir, Turkey. ogulbahar@yahoo.com dans Ann Allergy Asthma Immunol. 2003 Jun ;90(6):635-9.
Le chat représente l’un des allergènes les plus fréquent des habitats. La fréquence de cette sensibilisation peut aller jusqu’à 60% dans les pays de l’Ouest. Avoir un chat dans sa maison n’est pas fréquent dans les grandes villes de Turquie, mais par contre il y a beaucoup de chats qui vivent dans les rues.
– Objectif de l’étude : Connaître la prévalence de la sensibilisation au chat dans une population de patients allergiques respiratoires à Izmir, en Turquie, et étudier la corrélation entre cette sensibilisation et le taux d’allergènes du chat à l’intérieur de l’habitat.
– Méthode :
* Un total de 387 patients (70.8% de femmes, age moyen : 34.3) ayant une allergie respiratoire (rhinite et/ou asthme) ont été inclus dans cette étude.
* Des tests cutanés aux allergènes du chat ont été réalisés.
* Des échantillons de poussière ont été prélevés dans le living-room de 25 patients et chez 14 témoins en bonne santé.
* Le taux d’allergène majeur Fel d 1 a été mesuré par méthode Dustscreen, les valeurs données par le constructeur étant les suivantes : 0.05 ; 0.13 ; 0.4 ; 1.1 et 6.2 mU/ml.
– Résultats :
* La prévalence de la sensibilisation au chat est de 44.7% (n=173).
* Seulement 6 patients (1.6%) ont ou ont eu un chat à la maison.
* 36 soit 92% des 39 habitats ont des taux détectables de Fel d 1 (moyenne 2.24 +/- 2.69 mU/ml).
* La moyenne de Fel d 1 était de 1.58 +/- 2.51 dans le groupe témoin, de 1.91 +/- 2.61 dans le groupe des asthmatiques, 3.26 +/- 2.85 dans le groupe ayant une rhinite allergique (p=0.12).
* La prévalence de la sensibilisation au chat chez les patients ayant un taux de Fel d 1 de 1.1mU/ml dans leur habitat est de 57.1%.
* Cette fréquence est 5 fois plus élevée (11.1%) chez les patients qui ont les taux les plus élevé de Fel d 1 (6.2 mU/ml).
– Conclusions :
* La prévalence de la sensibilisation au chat à Izmir où les chats ne sont généralement pas à l’intérieur des habitations, est plus élevée que dans les pays de l’Ouest.
* Les échantillons de poussière prélevés dans les maisons contiennent des taux détectables de Fel d 1 même en l’absence de chat dans l’habitat.
* La forte prévalence de la sensibilisation au chat à Izmir est probablement due à une exposition indirecte.
Dans ce travail, les auteurs montrent une prévalence élevée de sensibilisation au chat chez des patients allergiques respiratoires qui vivent à Izmir, alors même qu’il y a très peu de chats à l’intérieur des maisons et beaucoup, dans les rues. Par contre on détecte des taux élevés de Fel d 1 dans ces habitations.
Ce travail est très important car il soulève une question très difficile en allergologie : comment faire la différence entre sensibilisation et allergie.
Dit d’une autre façon on peut penser qu’un test cutané positif au chat est plus un marqueur d’atopie que la preuve d’une allergie au chat.
Le terme d’allergie ne devant être réservé qu’aux patients dont on a fait la preuve réelle d’une manifestation clinique immédiate en rapport à l’exposition aux allergènes majeur du chat avec intervention des IgE spécifiques.
Le problème est que cette sensibilisation au chat est très fréquente alors même que très peu de patients ont un chat à domicile.
Plusieurs explications sont possibles : soit il y a contamination par les chats qui vivent à l’extérieur de la maison, mais cela est surprenant car il faudrait que ces chats produisent des quantités considérables d’allergènes pour contaminer les habitations ; soit, il existe une allergie croisée avec un allergène encore non identifié qui se trouverait dans l’habitat des patients allergiques.
Cela expliquerait cette forte prévalence de tests positifs chez un grand nombre de patients avec ou sans chat.
A priori, on doit donc considérer une positivité au chat comme un marqueur d’atopie, et ne parler d’allergie qu’après une preuve clinique indéniable ou un test de provocation à l’allergène majeur du chat.
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