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Asthme : ne pas oublier le facteur allergique !
mercredi 3 septembre 2003, par
Le traitement de la maladie asthmatique a fait de grand progrès ces deux dernières décennies. Particulièrement par l’utilisation de la corticothérapie inhalée qui permet d’équilibrer l’asthmatique. Mais qu’en est-il de la prise en charge du facteur allergique ?
Exposition et sensibilisation aux allergènes domestiques : association avec la fonction respiratoire, la réactivité bronchique et la mesure du NO expiré dans l’asthme. : Stephen J. Langley, MD, MBAa,b
Sophie Goldthorpe, BSca,b Mark Craven, MSca
Julie Morris, MScc Ashley Woodcock, MDa Adnan Custovic, MD, PhDa Manchester, United Kingdom dans JACI August 2003 • Volume 112 • Number 2
– CONTEXTE.
* Des études expérimentales ont montré que l’exposition à de hauts niveaux d’allergènes chez des asthmatiques sensibilisés provoque une aggravation de la fonction pulmonaire.
* L’exposition chronique à des niveaux allergéniques bas du fait d’une exposition naturelle pourrait augmenter la sévérité de l’asthme.
– OBJECTIF. Nous avons cherché à étudier les associations entre la sensibilisation et l’exposition aux allergènes courants domestiques (acariens, chat et chien) au domicile, sur la fonction respiratoire, le NO expiré et la réactivité bronchique, chez des patients asthmatiques.
– METHODES.
* Au domicile de 311 sujets, des échantillons de poussière ont été collectés au niveau des tapis des salons et des matelas sur lesquels a été pratiqué la mesure de la concentration de Der p 1, Fel d1 et Can f 1 par la méthode ELISA.
* Nous avons pratiqué spirométrie, réactivité bronchique non spécifique et NO expiré.
– RESULTATS.
* Les sujets à la fois sensibilisés et exposés à de hauts niveaux d’allergènes avaient des valeurs basses de VEMS par rapport aux valeurs prédites, des valeurs plus élevées de NO expiré et une réactivité bronchique plus importante comparés aux sujets non sensibilisés et exposés.
* Pas d’effet significatif de l’interaction entre sensibilisation et exposition retrouvé pour le VEMS et les valeurs du NO expiré.
* Cependant, il y avait un effet significatif de l’interaction entre sensibilisation et exposition aux allergènes et entre sensibilisation et exposition à l’allergène du chat pour la réactivité bronchique non spécifique.
– CONCLUSION. Les sujets asthmatiques qui sont exposés à leur domicile aux allergènes auxquels ils sont sensibilisés ont des formes plus sévères d’asthme.
Cette étude montre clairement qu’un sujet asthmatique sensibilisé à un allergène auquel il est en contact régulièrement à une concentration importante voit sa fonction respiratoire s’aggraver.
Alors que le sujet asthmatique non sensibilisé mais au contact des aéroallergènes domestiques n’est pas aggravé. Cela paraît d’une logique évidente, il fallait le démontrer.
Il faut donc rappeler qu’un asthme allergique ne se borne pas au seul traitement inhalé associant corticoïde et bronchodilatateur à longue durée d’action.
Bien sûr que ces traitements modernes sont efficaces. Mais en négligeant le facteur allergique on risque d’entrer dans un cercle vicieux qui aboutira à l’augmentation des doses de médicaments sans réelle amélioration.
Non, l’asthme allergique doit faire l’objet d’une prise en charge globale avec un bilan allergologique complet qui permettra de pratiquer l’éviction du ou des allergènes incriminés et de mettre en place une désensibilisation, seul traitement susceptible de modifier favorablement l’évolution de la maladie allergique.
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