Accueil du site > Allergènes > Médicaments > La rentrée en radiologie : sélection, sélection !!
La rentrée en radiologie : sélection, sélection !!
dimanche 7 septembre 2003, par
On sait que l’utilisation systématique des produits hypo-osmolaires en radiologie réduit les risques d’effets indésirables dans une population générale, mais le coût des examens est alors beaucoup plus élevé. Peut-on sans danger sélectionner les patients qui recevront ces produits hypo-osmolaires ?
Utilisation sélective des produits de contraste de faible osmolarité lors des scanners. : Valls C, Andia E, Sanchez A, Moreno V. Institut de Diagnostic per la imatge (IDI), Hospital Duran i Reynals, Ciutat Sanitaria i Universitaria de Bellvitge, Autovia de Castelldefels km 2,7, L’Hospitalet de Llobregat, 08907 Barcelona, Spain. carlosvalls@csub.scs.es dans Eur Radiol. 2003 Aug ;13(8):2000-5.
– Introduction : L’objectif de cette étude a été de décrire l’expérience des auteurs et les économies institutionnelles réalisées par le choix sélectif des produits de contraste hypo-osmolaires (PCHO) lors de la réalisation des scanners.
– Méthodologie :
* De 1995 à 1998, un total de 19834 scanners a été réalisé.
* Les produits de contraste ont été injectés avec un injecteur électronique et avec un cathéter de fort diamètre selon la vitesse d’injection, 20G pour 2 à 3 ml et 18G pour 3 à 5 ml.
* Les produits hyper-osmolaires ont été utilisés chez 13670 patients (71%). Les PCHO ont été utilisés chez 5884 patients (29%).
* Les choix pour les PCHO étaient :
** insuffisance cardiaque,
** atteinte pulmonaire sévère,
** antécédent d’allergie ou de réaction modérée lors d’un examen précédent,
** et terrain débilité sévère.
* Avant l’injection de produits hyper-osmolaires, les patients recevaient 10mg de metoclopramide (Primpéran) pour réduire les nausées et les vomissements.
– Résultats :
* Dans le groupe recevant les produits hyper-osmolaires, il y a eu 304 réactions indésirables mineures et légères (2,2%) et 10 réactions sévères (0.08%).
* Dans le groupe recevant les PDHO, il y a eu 34 réactions légères ou modérées (0.59%) et 3 réactions sévères (0.05%).
* Une différence significative a été notée en terme de réactions modérées entre les produits de contraste hyper et hypo-osmolaires (Tests de Fisher : p=O.27).
* Après avoir retiré le coût des traitements supplémentaires engendrés par les réactions indésirables, la différence nette de coût entre l’utilisation généralisée des PCHO ou leur utilisation sélective est de 565.285 Euro (601.607 dollars). Cela représente une augmentation nette de 41.4 Euro par patients ou 414.000 Euro pour 10.000 patients (438.84 dollars).
– Conclusion : L’utilisation sélective des produits de contraste hypo-osmolaires est sans danger et efficace, et permet une réduction importance des dépenses de santé.
Dans ce travail, les auteurs démontrent à partir d’une expérience importante, que l’utilisation sélective des produits de contraste hypo-osmolaires, réservés uniquement à des patients à risque, permet de réduire les coûts de réalisation des examens radiologiques tout en réduisant les effets indésirables.
Ce travail est intéressant d’autant que l’on demande souvent son avis à l’allergologue sur les choix des produits à utiliser de façon systématique pour tous les patients avant la réalisation d’un examen radiologique comportant une injection de produit de contraste iodé.
Il est démontré que l’utilisation systématique des produits hypo-osmolaires réduit les effets indésirables, mais le surcoût est très important.
La voie moyenne reposant sur le choix sélectif des patients à risque devant recevoir préférentiellement les produits hypo-osmolaires semble une voie logique.
Il restait à démontrer le bien fondé de cette attitude en terme de sécurité et d’économie : ce travail démontre qu’il y a bien une réduction des effets indésirables sévères et que d’autre part il y a une économie certaine par rapport à l’utilisation généralisée de produits hypo-osmolaires pour tous.
La démonstration aurait été parfaite s’il y avait eu un groupe témoin recevant de manière systématique des produits hypo-osmolaires. Mais ces résultats permettent de justifier une attitude raisonnée dans le choix du type de produit de contraste en fonction du terrain médical du patient.
Recevez les actualités chaque mois
