Accueil du site > Maladies > Asthme > Les gros ne soufflent pas toujours comme des boeufs !

Les gros ne soufflent pas toujours comme des boeufs !
mercredi 24 septembre 2003, par
Des études récentes ont montré que les patients asthmatiques étaient de façon non négligeable plus souvent en surpoids ou obèses, y compris chez l’enfant. Les auteurs ont cherché à savoir si ces différences de poids étaient associées à une gravité plus importante des exacerbations aigues chez l’adulte.
Index de masse corporelle et sévérité de l’asthme chez des adultes consultant dans un service d’urgences. : Thomson CC, Clark S, Camargo CA Jr.
Departments of Pulmonary and Critical Care (Dr. Thomson) and Emergency Medicine (Ms. Clark and Dr. Camargo), Massachusetts General Hospital, Boston, MA
dans Chest. 2003 Sep ;124(3):795-802
– Objectif. Parmi un groupe d’adultes se présentant dans un service d’urgences (SU) pour un asthme aigu, déterminer la prévalence de l’obésité et la relation de l’index de masse corporelle (IMC) à la sévérité de l’asthme dans cette population à haut risque.
– Type. Étude de cohorte multicentrique prospective.
– Population. 572 patients âgés de 18 à 54 ans se présentant avec un asthme aigu, dans 26 SU d’Amérique du Nord.
– Méthode.
* Un questionnaire standardisé permettait de recueillir les renseignements démographiques, l’histoire de l’asthme, et les détails sur l’exacerbation actuelle.
* Les données sur la prise en charge dans le SU étaient recueillies sur la feuille d’urgence.
– Résultats.
* 3 asthmatiques sur 4 étaient en excès de poids (IMC 25-29.9 ; 30%) ou obèses (IMC> 30 ; 44%).
* Les patients à poids normal, en excès ou obèses n’étaient pas différents quant aux marqueurs de sévérité de l’asthme chronique ; les obèses tendaient à avoir un taux de symptômes plus sévère et à utiliser plus de béta2 inhalés dans les 6 heures avant l’arrivée aux urgences, malgré un pourcentage initial significativement plus élevé du débit expiratoire de pointe (DEP) prédictif (44% ,45% et 51% respectivement ; p<0.05).
* Les trois groupes répondaient de façon similaire au traitement d’urgence, avec une obstruction réversible des voies aériennes.
* La distribution du sexe différait de façon importante dans les groupes (p<0.01), les femmes étant moins souvent en surpoids (40% contre 24%) et plus souvent obèses (30% contre 52%).
* Comme les femmes avaient tendance à avoir un DEP initial plus élevé (45% contre 53%, p<0.001), l’étude a été stratifiée par sexe pour examiner la relation de l’IMC à la sévérité de l’asthme.
* Les associations observées IMC-asthme étaient dues largement, mais pas totalement, au sexe des patients.
– Conclusion.
* Malgré des questionnements anciens sur la véracité de « l’asthme » chez les patients obèses, les exacerbations d’asthme chez des patients adultes obèses et non obèses étaient identiques.
* Les différences potentielles (dans la perception des symptômes, l’utilisation des béta2 mimétiques avant l’arrivée aux urgences, le DEP initial) étaient dues, en grande partie, au facteur confondant qu’est le sexe.
Dans cette cohorte prospective de patients adultes consultant dans un service d’urgence pour une exacerbation aigue, prés d’un tiers des patients étaient en excès de poids (IMC : 25-29.9) et près de la moitié étaient obèses (IMC 30).
Ces données confirment la fréquence des modifications de poids chez les patients asthmatiques, en tout cas chez ceux présentant une exacerbation aigue.
Par contre, la gravité des exacerbations était identique chez les patients en surpoids, obèses ou avec un poids normal.
Les différences notées dans la perception des symptômes, l’utilisation des médicaments symptomatiques ou la mesure du DEP étaient reliées au sexe des patients, les femmes étant moins souvent en surpoids et plus souvent obèses que les hommes.
L’IMC en soi n’est donc pas un facteur de gravité quand il est anormalement élevé chez des adultes asthmatiques.
Recevez les actualités chaque mois