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Vous saurez tout sur les housses anti-acariens !
jeudi 2 octobre 2003, par
Après avoir démontré que les facteurs de risque majeurs de la présence des acariens dans l’habitat sont l’humidité et son ancienneté. Maintenant, c’est aux différents types de housses anti-acariens d’être passées au crible. Dans cette étude in-vitro, il s’agit de comparer l’imperméabilité aux acariens de différents matériaux usuels.
Évaluation in-vitro de l’efficacité des matériaux de housses contre les acariens domestiques et leurs allergènes. : V. Mahakittikun1, C. Komoltri2, H. Nochot1, A. C. Angus3, F. T. Chew3
1Department of Parasitology, 2Clinical Epidemiology Unit, Faculty of Medicine Siriraj Hospital, Mahidol University, Bangkok, Thailand ; 3Department of Paediatrics and Biological Sciences, National University of Singapore, Singapore
dans Allergy 58 (10), 981-985
– CONTEXTE.
* Les recommandations habituelles pour réduire l’exposition aux allergènes des acariens chez les sujets sensibilisés est d’utiliser des housses de matelas imperméables aux allergènes.
* Du fait que ces dispositifs sont fabriqués dans différentes sortes de matériaux, leur qualité est variable.
– OBJECTIF. L’objectif de cette étude était de mettre en évidence l’efficacité des ces différentes housses contre les acariens domestiques et leurs allergènes.
– METHODES.
* Quatre types de matériaux ont été testés :
** matière plastique,
** tissu enduit de polyuréthanne ,
**matériau non-tissé,
** matériau en micro-fibres finement tissé
** et les draps de coton habituels en tant que contrôle.
* Trois méthodes ont été utilisées :
** la méthode de la fuite des acariens exposés à la chaleur ’heat escape method »,
** méthode de la chambre de Siriraj et stéréomicroscopie,
** microscopie électronique à balayage et méthode ELISA.
– RESULTATS.
* Nous avons trouvé qu’il existait une différence statistiquement significative de la perméabilité vis à vis des allergènes entre ces quatre types de matériaux (P<0,001).
* En terme d’imperméabilité aux acariens et de leurs allergènes, le plastique et le tissu enduit de polyuréthane sont les meilleurs, suivis par le matériau non-tissé, le matériau tissé et le drap de coton classique. Ce drap de coton autorise un passage significatif d’allergènes d’acariens.
* Dans les deux cas, les textiles tissé et non tissé constituent une barrière efficace contre les allergènes d’acariens en terme d’imperméabilité. Cependant, au regard de la colonisation des acariens, le matériau non-tissé a l’inconvénient de laisser pénétrer les acariens et peuvent ainsi coloniser l’épaisseur même des fibres du tissu.
* Les dispositifs en matériau tissé sont cependant recommandé du fait que leurs avantages majeurs ne permettent pas la colonisation des acariens au sein du tissu, sont faciles à laver et sont confortables.
– CONCLUSION. Les trois méthodes d’évaluation utilisées dans cette étude pourraient être profitables en tant que première approche afin d’évaluer in-vitro la qualité des matériaux des housses en tenant compte de la taille des pores et la possibilité d’être colonisés par les acariens, ce qui représentent les facteurs « clé ».
En premier un petit mot sur la « heat escape method » qui utilise la mobilité des acariens soumis à la chaleur. Ainsi, le tissu, côté intérieur est chauffé, les acariens s’enfuient et se retrouvent à la surface. Il n’y a plus qu’à les recueillir à l’aide d’une bande collante puis de faire le compte des acariens. Cette méthode permet de retrouver 65% des acariens réellement présents.
Cette étude montre que le meilleur matériau est la matière plastique, qui est complètement imperméable, mais qui n’est pas du tout confortable.
Ensuite, vient le tissu enduit en polyuréthane qui me semble être la technologie la plus souvent utilisée.
Les matériaux non tissés sont relativement efficaces mais leur épaisseur même est un excellent nid à acariens. D’ailleurs, vous retrouverez dans mon compte-rendu de Vancouver, la traduction d’un poster qui démontrait bien ce problème de « rétention » des acariens dans les fibres.
Enfin, viennent les dispositifs en micro-fibres finement tissés. D’ailleurs, les auteurs conseillent plutôt ce dernier matériau car facile à entretenir et confortable.
Il est vrai que les housses en tissu enduit sont moins confortables et aussi bruyants.
Dans la conclusion, les auteurs évoquent la possibilité du recours à ces trois méthodes pour évaluer les qualités des matériaux dédiés à la lutte anti-acariens. Il serait en effet souhaitable que les fabricants se mettent d’accord sur les méthodes de contrôle afin de pouvoir faire des comparaisons.
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