Asthme de l’enfant, troubles du comportement et fonctionnement familialle : Calam R, Gregg L, Simpson B, Morris J, Woodcock A, Custovic A.

Academic Division of Clinical Psychology, University of Manchester, 2nd Floor Education and Research Centre, Wythenshawe Hospital, Manchester M23 9LT, UK.

dans J Allergy Clin Immunol. 2003 Sep ;112(3):499-504.

Les études réalisées chez les familles d’enfants asthmatiques objectivent une corrélation significative entre facteurs psychologiques et symptômes d’asthme.

Les enfants asthmatiques développent plus de troubles du comportement en comparaison avec les enfants non asthmatiques.

– Objectifs :
* L’étude émet l’hypothèse que le degré de connaissance parental de l’asthme et des maladies respiratoires influence les répercussions psychologiques de l’asthme chez l’enfant.
* Il s’agit d’une étude prospective de cohorte à partir d’enfants sélectionnés en période pré-natale et classés en 3 groupes selon leur risque de développer un asthme.
* C’est l’étude anglaise de cohorte dénommé « MAAS ».
* Le groupe d’enfants à haut risque de développer une maladie asthmatique correspond aux enfants dont les deux parents ont des tests cutanés d’allergie positifs.
** Le risque est considéré comme modéré si un seul des 2 parents a des tests cutanés positifs,
** et le risque est défini faible dans les cas ou les tests cutanés sont négatifs chez les parents et qu’ils n’ont pas de symptômes atopiques.
* Les enfants ont été suivis jusqu’à l’âge de 3 ans et les parents remplissaient un questionnaire hebdomadaire descriptifs des symptômes d’asthme.
* A l’âge de 3 ans, les enfants ont bénéficié de tests cutanés et aussi d’une évaluation psychologique par questionnaire standardisé (Eyberg Child Behavior Inventory, Family Relationships Index, Hospital Anxiety and Depression Scale, et General Health Questionnaire).

– Résultats :
* Les questionnaires ont été distribués à 946 familles ; le taux de réponse est de 754/946 (79,7%).
* Parmi les 663 familles analysables pour l’étude,
** 180 ont été définies à haut risque d’asthme (27,1%),
** 350 à risque modéré (52,8%) et
** 133 à risque faible (20,1%).
* Une corrélation significative entre les symptômes d’asthme à l’âge de 3 ans et les troubles du comportement est présente seulement dans le groupe à risque faible (p<0,05 pour 5 des 8 critères de l’étude).
* L’analyse statistique en régression logistique objective une association entre les troubles du comportement et un antécédent chez l’enfant de 3 crises d’asthme ou plus, quel que soit le niveau de risque (p=0,03 ; odd-ratio 1,023).

– Conclusion  :
* Les enfants asthmatiques âgés de 3 ans ont un risque élevé de développer des troubles du comportement.
* Les difficultés sont plus fréquentes dans les familles non atopiques, n’ayant pas de connaissance sur l’asthme ou les maladies respiratoires.
* De plus, l’étude démontre une association significative entre troubles du comportement et le nombre de crises d’asthme.
* Une intervention auprès d’une psychologue est utile précocement surtout chez les enfants qui sifflent régulièrement sont issus de familles sans histoire d’asthme ou de maladie allergique.