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Le test d’activation des basophiles n’a pas complètement agonisé.
jeudi 9 octobre 2003, par
Les réactions d’intolérance aux médicaments sont fréquentes. Leurs mécanismes sont multiples, d’où l’importance de différencier les réactions immédiates d’origine immunologique des autres réactions non spécifiques. Plusieurs moyens sont disponibles. Les auteurs étudient la pertinence du test d’activation des basophiles.
Test d’activation des basophiles dans le diagnostic des allergies médicamenteuses. : Sanz M, Garcia M, Caballero M, Dieguez I, Gamboa P.
Clinica Universitaria de Navarra, 31008 Pamplona, Spain. mlsanzlar@unav.es
dans An Sist Sanit Navar. 2003 ;26(Suppl 2):39-47
– Objectif. Étudier la pertinence du test d’activation des basophiles (TAB) pour le diagnostic in vitro de l’allergie aux bétalactamines (BL) et au métamizole (M), en analysant la sensibilité et la spécificité de la technique.
– Population.
* 58 patients allergiques aux BL (avec test cutané positif) ont été étudiés comparativement à 30 sujets contrôles non allergiques aux BL,
* ainsi que 26 patients allergiques au M (avec réaction immédiate) par rapport à 30 sujets contrôles.
– Résultats.
* La sensibilité du TAB dans l’allergie aux BL était de 52.8% et la spécificité de 92.6% ;
* pour le M, la sensibilité était de 42.3% et la spécificité de 100%.
* La valeur prédictive positive (VPP) du TAB dans l’allergie aux BL était de 18.9% et la valeur prédictive négative (VPN) de 98.4% ;
* pour le M, la VPP était de 100% et la VPN de 98.4%.
* L’utilisation conjointe du TAB et de la mesure des IgE spécifiques par la méthode du CAP permettait de faire le diagnostic chez près de 65% des patients allergiques aux BL.
* L’utilisation conjointe des tests cutanés et du TAB permettait de diagnostiquer 70% des cas d’allergie au M.
– Conclusion. Le TAB est une technique utile et non invasive dans le diagnostic in vitro de l’allergie aux bétalactamines et au métamizole.
Parmi les techniques diagnostiques disponibles dans le cadre du bilan des allergies médicamenteuses, les plus sensibles et les plus spécifiques sont les tests cutanés (TC) et le dosage des IgE spécifiques.
Mais ces techniques ne sont pas applicables à toutes les allergies, restreintes pour les IgE à quelques allergènes (bétalactamines, curares, latex) et pour les tests cutanés aux substances disponibles sous forme injectable, permettant de réaliser des IDR, plus fiables que les prick-tests.
C’est pour cette raison que se sont développées des techniques complémentaires biologiques, parmi lesquelles le test d’activation des basophiles, réalisé par une technique de cytomètrie de flux, et étudié dans cette étude.
Ce test est moins sensible que les TC et les IgE (aux environs de 50 % dans cette étude) ; il paraît ici plus spécifique, mais le problème est qu’on ne sait pas quelle référence a été prise pour affirmer ou infirmer le diagnostic d’allergie (test de provocation : étalon-or du diagnostic de certitude ?).
Il s’agit par ailleurs d’une technique de réalisation difficile, coûteuse, et disponible uniquement dans des laboratoires spécialisés ; son intérêt diagnostique n’est pas parfaitement validé pour une allergie médicamenteuse tout venant, et ce test reste essentiellement du domaine de la recherche.
Certes il s’agit d’une technique « non invasive », mais son « utilité » en pratique clinique quotidienne reste encore à déterminer.
Il serait certainement dangereux de réfuter une allergie médicamenteuse sur la foi d’un seul TAB négatif.
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