Accueil du site > Maladies > Atopie > Là où il y a de la gêne il peut y avoir aussi de l’allergie !!

Là où il y a de la gêne il peut y avoir aussi de l’allergie !!
vendredi 24 octobre 2003, par
On sait que l’allergie est le plus souvent héréditaire, et que le risque pour un enfant d’être allergique et asthmatique est pratiquement de 80% si ses 2 parents ont également une allergie et un asthme. Mais quels sont ces gènes potentiels qui véhiculent l’allergie ?
Rhinite allergique et polymorphisme du complexe génique de l’interleukine 1 (IL1) : Joki-Erkkila VP, Karjalainen J, Hulkkonen J, Pessi T, Nieminen MM, Aromaa A, Klaukka T, Hurme M.
Department of Otorhinolaryngology, Tampere University Hospital, Tampere, Finland. veli-pekka.joki-erkkila@nokianlaakariasema.fi
dans Ann Allergy Asthma Immunol. 2003 Sep ;91(3):275-9
La rhinite allergique est une inflammation chronique reposant sur un bagage génétique particulier.
Les réactions inflammatoires sont régulées par de nombreuses cytokines. Les gènes de ces cytokines sont polymorphes et ont été proposés comme gènes candidats de l’allergie.
– Objectif de l’étude :
* Il s’agit d’une étude de population transversale.
* Les auteurs ont étudié le polymorphisme de 3 complexes du gène de l’IL1, IL1A (+4845 G>T), ILB (-511 degrees C<T) et IL1 RN (nombre variable de tandems répétés ; IVS2, 86bp, dupliqués 2 à 5) chez des patients ayant une rhinite allergique.
* Le groupe étudié est constitué de 405 patients non asthmatiques dont 56 ont eu une rhinite allergique.
– Résultats :
* la distribution du génotype est significativement différente entre tous les gènes étudiés entre les patients avec ou sans rhinite allergique.
* La différence est le plus souvent due à une augmentation des allèles homozygotes G de l’IL1A (67.9% versus 43.2% ; odds ratio 2.8 ; IC95% : 1.5-5.1), de l’hétérozygotie IL1B (72.2% versus 47.4% ; OR : 2.8 ; IC95% : 1.5-5.3) et de l’homozygotie des allèles 2 de ILARN (18.5% versus 7.5% ; OR : 2.8 ; IC : 1.3-6.2) chez les patients ayant une rhinite allergique.
* L’analyse des haplotypes révèle une différence significative dans la distribution des haplotypes, du complexe du gène de l’IL1 entre les patients avec ou sans rhinite allergique (p=0.005, 10 df).
– Conclusions : Le polymorphisme des gènes complexes de l’IL1 est fortement associé à la rhinite allergique chez les patients non asthmatiques
Dans ce travail de génétique, les auteurs démontrent qu’il existe chez les patients ayant une rhinite allergique, une distribution particulière des complexes géniques de l’IL1, démontrant ainsi que les gènes des interleukines pourraient bien représenter les gène de l’atopie ou de l’inflammation allergique.
Il s’agit d’un travail intéressant qui va dans la logique des notions actuelles de physiopathologie de la maladie allergique. En effet, les cytokines sont les véritables chefs d’orchestre de la réaction inflammatoire allergique : il est donc logique de penser que leurs gènes sont les candidats du terrain génétique particulier des allergiques.
Ici, il est démontré un profil particulier vis-à-vis de l’IL1. Mais ce n’est qu’une des nombreuses cytokines impliquées dans la réaction allergique.
Il existe par ailleurs certainement des sous classes d’individus qui sont allergiques avec une bonne réponse d’origine génétique à la désensibilisation, et d’autres qui ne sont pas réceptifs à ce traitement.
C’est la limite de l’intérêt de ces recherches : la maladie allergique implique tellement de gènes possibles qu’il est difficile d’imaginer que l’on puisse rectifier le « tir » même par thérapie génique.
L’intérêt de ces travaux serait de trouver un gène particulier à l’origine de la synthèse d’un facteur qui provoquerait l’allergie et qui pourrait être accessible à un traitement par anticorps monoclonal.
Utopique ?
Recevez les actualités chaque mois