Asthme de l’adulte, tout se joue dans l’enfance !?

vendredi 24 octobre 2003 par Dr Alain Thillay1817 visites

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Asthme de l’adulte, tout se joue dans l’enfance !?

Asthme de l’adulte, tout se joue dans l’enfance !?

vendredi 24 octobre 2003, par Dr Alain Thillay

L’asthme est une maladie évolutive de toute une vie. Nombre d’études ont été pratiquées sur des cohortes à haut risque. Ici dans cette étude de suivi, les auteurs travaillent sur une cohorte issue de la population générale. Le but était de mettre en exergue les facteurs de risque de persistance ou de rechute de l’asthme infantile à l’âge adulte.

Étude de cohorte longitudinale de population concernant l’asthme infantile suivi jusqu’à l’âge adulte. : Malcolm R. Sears, M.B., Justina M. Greene, Andrew R. Willan, Ph.D., Elizabeth M. Wiecek, M.D., D. Robin Taylor, M.D., Erin M. Flannery, Jan O. Cowan, G. Peter Herbison, M.Sc., Phil A. Silva, Ph.D., and Richie Poulton, Ph.D.

From the Departments of Medicine (M.R.S., J.M.G.), and Clinical Epidemiology and Biostatistics (A.R.W., E.M.W.), McMaster University, Hamilton, Ont., Canada ; and the Department of Medicine (D.R.T., E.M.F., J.O.C.), the Department of Preventive and Social Medicine (G.P.H.), and the Dunedin Multidisciplinary Health and Development Research Unit (P.A.S., R.P.), University of Otago, Dunedin, New Zealand.

dans New England Journal of Medicine Volume 349:1414-1422 October 9, 2003 Number 15

 CONTEXTE. Les conséquences de l’asthme infantile chez l’adulte ont été décrites dans des cohortes à haut risque, mais, peu d’études de population ont été rapportées concernant les facteurs de risque de persistance ou de rechute.

 MÉTHODES. Nous avons évalué des enfants nés entre avril 1972 et mars 1973 en Nouvelle-Zélande, les évaluations ont été répétées de 9 à 26 ans à l’aide de questionnaires, d’explorations fonctionnelles respiratoires, de test de provocation bronchique et de tests allergologiques.

 RESULTATS.
* A l’âge de 26 ans, 51,4% des 613 membres de l’étude qui avaient les données complètes respiratoires ont rapporté des sifflements thoraciques à plus d’une évaluation.
* Quatre-vingt neuf patients de l’étude (14,5%) avaient des sifflements thoraciques qui persistaient de l’enfance à l’âge de 26 ans, cependant 168 (27,4%) étaient en rémission, mais, 76 (12,4%) rechutaient ensuite vers l’âge de 26 ans.
* La sensibilisation aux acariens domestiques prédisait la persistance de sifflement thoracique et de rechute, de même, que l’hyperréactivité bronchique.
* Le sexe féminin prédisait la persistance de sifflements thoraciques, comme, le fait de fumer à l’âge de 21 ans.
* Plus l’apparition est précoce, plus le risque de rechute est important.
* La fonction respiratoire est nettement plus faible chez les patients souffrant de sifflements thoraciques persistants que ceux qui n’en ont pas.

 CONCLUSIONS.
* Dans une cohorte de naissance non sélectionnée, plus d’un enfant sur quatre ont des sifflements thoraciques qui persistent de l’enfance jusqu’à l’âge adulte ou qui rechutent après une période de rémission.
* Les facteurs qui prédisent le persistance ou la rechute sont la sensibilisation aux acariens domestiques, l’hyperréactivité bronchique, le sexe féminin, le tabagisme et l’âge précoce d’apparition.
* Ces constatations, avec une fonction respiratoire dégradée persistante, suggèrent que l’asthme de l’adulte peut être déterminé d’abord dans l’enfance précoce.


Cette étude faite en Nouvelle-Zélande, pays où la prévalence de l’asthme est une des plus élevées dans le monde, montre qu’entre 9 et 26 ans, 51,4% des 613 sujets recrutés ont eu des sifflements thoraciques rapportés à plus d’une évaluation. Ce qui semble signifier que la moitié de la population souffrirait d’asthme intermittent.

Alors, que 14,5% ont un asthme persistant entre 9 et 26 ans.

Pour les sujets en rémission, qui ont donc sifflés mais qui ne sifflaient plus, 12,4% rechutaient.

Les facteurs prédictifs de la persistance ou de la rechute de l’asthme sont
* la sensibilisation aux acariens domestiques (80% des asthmes infantiles sont allergiques, 50% chez l’adulte),
* l’hyperréactivité bronchique,
* le sexe féminin,
* le tabagisme et
* la précocité de l’apparition de la maladie asthmatique.

Les auteurs d’en conclure que beaucoup dans l’évolutivité de l’asthme se joue dans la petite enfance.

Cette étude confirme que l’asthme infantile, presque toujours allergique, doit être pris en charge globalement.

La dimension allergologique ne sera surtout pas oubliée : éviction allergénique et désensibilisation font partie intégrante du traitement.

En outre, l’étude rappelle combien le tabac est nocif et capable de pérenniser l’asthme, tabagisme passif et actif.

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