La peau de la dermatite atopique : trop de fer pas assez de vitamine C.

dimanche 2 novembre 2003 par Dr Alain Thillay12187 visites

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La peau de la dermatite atopique : trop de fer pas assez de vitamine C.

La peau de la dermatite atopique : trop de fer pas assez de vitamine C.

dimanche 2 novembre 2003, par Dr Alain Thillay

Comme toute maladie inflammatoire, la dermatite atopique génère des radicaux libres de l’oxygène. On connaît bien à présent l’importance des antioxydants comme la vitamine C, le zinc, le sélénium… Ici, les auteurs mesurent dans la dermatite atopique les taux cutanés de fer (oxydant) et de l’acide ascorbique (antioxydant).

Concentration faible d’acide ascorbique et élevée de fer au niveau du derme des patients atteints de dermatite atopique. : Leveque N, Robin S, Muret P, Mac-Mary S, Makki S, Humbert P.

Laboratoire d’Ingenierie et de Biologie Cutanees, Faculte de Medecine et de Pharmacie, Place Saint Jacques, Besancon, France.

dans Dermatology. 2003 ;207(3):261-4

 CONTEXTE.
* La dermatite atopique (DA) est une maladie inflammatoire chronique de la peau dans laquelle les formes activées de l’oxygène peuvent être impliquées.
* Le fer catalyse la formation de ces formes activées de l’oxygène et l’acide ascorbique permet leur élimination.

 OBJECTIF.
Le but de ce travail était de déterminer les taux de fer et d’acide ascorbique au niveau de la peau de patients atteints de DA et de les comparer à des patients volontaires ayant une peau saine.

 MÉTHODES.
* Cinq patients avec DA et 5 sujets en bonne santé cutanée (contrôles) ont été enrôlés dans cette étude.
* Le fer et l’acide ascorbique étaient collectés à partir du derme de ces 10 sujets par microdialyse, et, évalués par spectrométrie d’absorption atomique pour le fer et par spectrométrie de masse couplée au chromatographe en phase gazeuse pour l’acide ascorbique.

 RESULTATS.
Le derme provenant de DA montrait de plus fortes concentrations de fer (44,3 +/- 4,6 mug/l) comparé aux contrôles (21,8 +/- 1,2 mug/l) ainsi que des concentrations basses significatives d’acide ascorbique (46,7 +/- 0,6 contre 176,8 +/- 14,5 mug/ml).

 CONCLUSION.
Ces résultats suggèrent que les taux dermiques de fer et d’acide ascorbique pourraient être des indicateurs de l’inflammation des tissus et pourraient être impliqués dans les maladies dermatologiques comme la dermatite atopique.


Il s’agit d’une étude sur un petit nombre de patients, 10 au total en comptant les témoins.
D’emblée, on peut se dire qu’il faudra confirmer sur un plus grand nombre.

Les résultats sont clairs au niveau du derme inflammatoire de patients atteints de dermatite atopique, les taux de fer sont élevés alors que ceux de l’acide ascorbique sont nettement plus faibles.

D’emblée, il faut comprendre qu’il s’agit là du témoignage de l’inflammation. L’inflammation génère des radicaux libres de l’oxygène comme en témoigne la présence de fer, l’organisme se défend en activant son système antioxydant dont l’acide ascorbique fait partie.

La baisse au niveau du derme des concentrations d’acide ascorbique peut correspondre à une sorte d’épuisement des antioxydants. Il faudrait voir ce que deviennent les taux du zinc, sélénium et autres antioxydants.

En tous cas, dans l’état actuel de nos connaissances, cela ne signifie pas qu’il faille prescrire des complexes antioxydants. Toutefois, il serait intéressant de pratiquer des études chez les patients atteints de dermatite atopique avec ce genre de complément alimentaire.

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