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Rhinitique, laisser votre nez chez le biologiste, il peut y lire votre avenir cytokinique !
dimanche 2 novembre 2003, par
Le nez de l’allergique peut apporter facilement des renseignements très importants sur la physiopathologie de la réaction allergique car le prélèvement des sécrétions est facile. Ainsi, il est possible d’étudier d’une façon approfondie la sécrétion des différentes cytokines impliquées.
Sécrétion de cytokines dans le mucus nasal de patients normaux et de patients ayant une rhinite allergique. : Scavuzzo MC, Rocchi V, Fattori B, Ambrogi F, Carpi A, Ruffoli R, Manganelli S, Giannessi F.
Dipartimento di Morfologia Umana e Biologia Applicata, Universita di Pisa, Via Roma 67, 56126, Pisa, Italy
dans Biomed Pharmacother. 2003 Oct ;57(8):366-71.
La rhinite allergique est régulée par la production locale et la libération de nombreuses cytokines.
Les taux de cytokines TH2 : IL4, IL6, IL10 et des cytokines TH1 : IFN-gamma, ont été étudiés dans le mucus nasal de 30 patients ayant une rhinite allergique et de 45 patients non atopiques sains.
– Méthodologie :
* Dans cette étude, une technique de prélèvement pour recueillir le mucus nasal, bien tolérée par l’ensemble des patients et avec une stimulation minimale de la muqueuse a été développée.
* Les concentrations en cytokines dans les échantillons de mucus ont été détectées et mesurées par une nouvelle technique utilisant des particules magnétiques avec un système d’immunofluorescence plus sensible que le test ELISA habituel.
* Cette nouvelle technique a montré des valeurs fiables des paramètres mesurés.
– Résultats :
* Le mucus nasal des patients allergiques contient des taux significativement plus élevés d’IL4 (25.5+/- 3.6 pg/ml ; p<0.001) et d’IL10 (1300 +/- 190 pg/ml ; p<0.05) par rapport aux sujets témoins (respectivement 15.2 +/- 2.3 et 532 +/- 28 pg/ml pour l’IL4 et l’IL10).
* Il n’y a pas de différence significative pour les taux d’IFN gamma chez les patients allergiques par rapport au groupe témoin (respectivement 19.9 +/3.3 versus 25.7 +/- 5.1 ; p>0.05).
* Cependant, les patients allergiques ont des taux plus bas d’IL6 par rapport aux témoins (64.8 +/- 9.1 versus 129 +/- 18.1 pg/ml ; p=0.0099).
– Conclusions : Ces données doivent être interprétées selon l’hypothèse que dans un environnement allergénique, les cellules CD4+ sont activées de façon préférentielle vers un phénotype TH2, et que les cytokines IL6 et IL10 ont respectivement une action importante anti-inflammatoire et de contre régulation dans la pathogénie de la rhinite allergique.
Dans ce travail, les auteurs démontrent que dans le mucus nasal de patients ayant une rhinite allergique, il y a une augmentation de cytokines Th2 comme l’IL4, mais il y a également une augmentation de la production d’IL6 et d’IL10 qui a un rôle de régulation de la réponse allergique.
Ce travail n’apporte pas grand-chose de nouveau concernant la physiopathologie de la rhinite allergique. Il démontre l’implication de nombreuses cytokines avec une intrication des effets qui est logique puisqu’à coté des cytokines qui développent la réaction allergique, il y a celles qui régulent cette même réponse.
Il n’empêche que chez l’allergique la réponse est claire et que le but du traitement, en particulier de la désensibilisation spécifique, est d’augmenter la production des cytokines régulatrices.
Il aurait été intéressant d’ailleurs dans ce travail d’étudier un sous groupe de patients allergiques désensibilisés et d’étudier les effets sur la production des cytokines.
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