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Augmentation de la délinquance atopique : libérez les antibiotiques, ils n’y sont pour rien ! !
mercredi 24 juillet 2002, par
Depuis plusieurs années l’hypothèse en vogue pour expliquer l’augmentation des maladies atopiques est l’utilisation précoce chez les enfants des antibiotiques. Ces derniers en empêchant les enfants de faire des infections bactériennes ne permettraient pas au système immunitaire de se développer de façon normale, avec développement privilégié d’une réponse de type allergique. Cette étude va à l’encontre de ces données, ce qui est pour le moins contrariant !
Absence d’association entre l’utilisation des antibiotiques durant la première année de vie et l’apparition d’un asthme, d’une rhinite allergique ou d’un eczéma à l’âge de 5 ans. : Celedon JC, Litonjua AA, Ryan L, Weiss ST, Gold DR. dans Am J Respir Crit Care Med 2002 Jul 1 ;166(1):72-5
5 études rétrospectives ont rapporté l’association entre l’utilisation des antibiotiques durant les premières années de vie et un asthme chez les enfants. Les auteurs ont étudié les relations entre l’utilisation des antibiotiques par voie orale durant la première année de vie, et l’apparition d’une asthme, d’une rhinite allergique ou d’un eczéma à l’âge de 5 ans chez 448 enfants ayant des antécédents familiaux d’atopie et qui ont été suivis depuis la naissance. Après ajustement d’éventuels facteurs confondants, les auteurs n’ont trouvé aucune relation entre l’utilisation des antibiotiques durant la première année de vie et un asthme, une dyspnée sifflante récurrente, une rhinite allergique ou un eczéma à l’âge de 5 ans. Ces résultats ne sont donc pas en faveur de l’hypothèse d’un lien entre utilisation précoce des antibiotiques et développement d’un asthme et d’un terrain atopique chez l’enfant.
Décidément rien n’est simple en médecine. L’intérêt de cette étude est double : polémique sur une hypothèse, mais surtout publication d’un résultat négatif ce qui est rare en médecine. Il est vraisemblable que de nombreux résultats considérés comme définitifs pourraient en fait être remis en cause si les résultats négatifs d’études non publiées étaient portés à la connaissance de tous.
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