Accueil du site > Maladies > Asthme > Les enfants asthmatiques ont-ils un risque plus grand de faire une hépatite ?

Les enfants asthmatiques ont-ils un risque plus grand de faire une hépatite ?
samedi 13 décembre 2003, par
L’inflammation allergique qui caractérise l’asthme fait intervenir les lymphocytes de type 2. On pourrait imaginer que cette réponse TH2 accrue influence chez des enfants asthmatiques la réponse immunitaire à l’injection d’antigènes vaccinaux, et modifie la protection vaccinale. Les auteurs ont pris l’exemple du vaccin de l’hépatite.
Réponse immunologique au vaccin de l’hépatite B chez des enfants asthmatiques. : Masten B, McWilliams B, Lipscomb M, Archibeque T, Qualls C, Kelly HW, Schuyler M.
Department of Pathology, University of New Mexico Health Sciences Center, Albuquerque, New Mexico
dans Pediatr Pulmonol. 2003 Dec ;36(6):522-8.
– Contexte.
* L’asthme est une maladie caractérisée par une inflammation pulmonaire chronique médiée par les lymphocytes TH2.
* Les auteurs ont émis l’hypothèse que les cytokines produites par l’inflammation pulmonaire chez l’asthmatique modifient la réponse immunologique à des antigènes administrés par voie systémique vis à vis de la réponse TH2, comme attesté par les taux d’IgE sériques et les taux d’IL4 et IL5.
* Ils ont aussi fait l’hypothèse que le traitement des enfants asthmatiques par des anti-inflammatoires locaux réduisait cette réponse TH2 induite.
– Méthode.
* Un groupe d’enfants asthmatiques (EA : n=29), participant à un essai clinique randomisé contre placebo par un traitement anti-inflammatoire inhalé, a été immunisé de façon systématique, ainsi qu’un groupe d’enfants non asthmatiques (ENA : n=12), avec l’antigène de l’hépatite B (HB) ;
* ont été étudiés leur réponse anticorps spécifique et leur profil de sécrétion de cytokines.
– Résultat.
* Le groupe EA présentait un taux augmenté d’anticorps sériques IgE anti-hépatite à médiation TH2, comparativement au groupe ENA ; mais les 2 groupes avaient des taux comparables d’IgG1, d’IgG2, d’IgG3, d’IgA et d’IgM anti-hépatite B, ainsi que d’interféron gamma et d’IL4 et IL5.
* Il n’y avait pas de différence significative de type d’anticorps ou de production de cytokines entre les asthmatiques recevant un traitement par budésonide ou nédocromil, par rapport au placebo.
– Conclusion.
* Il existe donc une influence dans les réponses à une immunisation systémique chez des enfants asthmatiques, mais le traitement anti-inflammatoire ne l’affecte pas.
* Ces résultats confirment le concept que l’influence des TH2 peut être largement génétique.
* De plus, cette étude confirme que les enfants asthmatiques, même ceux sous corticoïdes inhalés, répondent à l’immunisation au vaccin de l’hépatite B comme les enfants non asthmatiques, avec les isotypes majeurs d’anticorps anti-hépatite B, ce qui suggère que la protection vaccinale contre l’hépatite B n’est pas influencée par le traitement stéroïde inhalé.
Le statut inflammatoire de l’asthme influe sur la réponse immunologique à des antigènes vaccinaux, et dans le cas particulier au vaccin de l’hépatite B, comme en atteste un taux augmenté d’IgE anti-hépatite B dans un groupe d’EA vaccinés contre l’hépatite B par rapport à un groupe d’ENA recevant le même vaccin.
Mais les anticorps protecteurs (IgG, IgM…) et les taux de cytokines pro-inflammatoires sont strictement identiques dans les deux groupes.
De plus, dans le groupe des EA, ces mêmes taux restent aussi identiques chez les enfants traités par des corticoïdes inhalés par rapport à ceux qui sont sous placebo.
Les enfants asthmatiques ont donc une réponse vaccinale normale au vaccin de l’hépatite B, qu’ils soient ou non traités par des stéroïdes inhalés.
Ils n’ont aucun risque plus important de faire une hépatite que les enfants non asthmatiques.
Recevez les actualités chaque mois