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Vous voulez des enfants non allergiques : purgez-vous à l’huile de poisson pendant la grossesse.
samedi 3 janvier 2004, par
Parmi les causes expliquant la recrudescence de l’allergie, l’une des hypothèses fait intervenir les modifications alimentaires, en particulier dans l’utilisation des graisses. Les auteurs ont voulu étudier si un régime préventif à base de graisses poly-insaturées chez la femme enceinte pouvait modifier le devenir allergique des enfants.
La supplémentation en huile de poisson pendant la grossesse modifie, à la période néonatale, les réponses immunes spécifiques des allergènes et les caractéristiques cliniques chez les enfants à haut risque d’atopie : étude randomisée contrôlée. : Janet A. Dunstan, BAppSc, PGDipa Trevor A. Mori, BSc, PhD, CPChemb Anne Barden, BSc, PhDb
Lawrence J. Beilin, MD, FRCP, FRACPb Angie L. Taylor, BAppSc(Hons)a Patrick G. Holt, DSc, FRCPath, FAAc
Susan L. Prescott, MBBS, BMedSci, PhD, FRACPa *
aSchool of Paediatrics and Child Health, University of Western Australia, Perth, Australia
bSchool of Medicine and Pharmacology, University of Western Australia and Western Australian Institute for Medical Research, Perth, Australia
cDivision of Cell Biology, Telethon Institute for Child Health Research, Perth, Australia
JACI December 2003 • Volume 112 • Number 6
– Contexte. Il existe un intérêt croissant dans le rôle anti-inflammatoire potentiel des acides gras n-3 polyinsaturés (AGPI) dans la prévention des maladies allergiques.
– Objectif. Déterminer si un régime de supplémentation maternelle en AGPI pendant la grossesse pourrait modifier les réponses immunes chez les enfants.
– Méthode.
- Dans une étude randomisée contrôlée, 98 femmes enceintes atopiques ont reçu de l’huile de poisson (3.7 g n-3 AGPI par jour) ou un placebo à partir de la 20ème semaine de gestation jusqu’à la délivrance.
- Les taux d’AGPI néonataux et la réponse allergénique étaient mesurés à la naissance.
– Résultats.
- 83 femmes ont complété l’étude.
- L’apport d’huile de poisson (n=40) permettait d’obtenir des proportions significativement plus élevées d’AGPI dans les membranes érythrocytaires néonatales (moyenne 17.75% 1.85% des acides gras totaux) par rapport au groupe contrôle (n=43) : (13.69% 1.22%, p<0.001).
- Toutes les réponses néonatales en cytokines (IL5, IL13, IL10, IFN gamma) spécifiques des allergènes tendaient à être plus basses dans le groupe supplémenté (statistiquement significatif pour la réponse IL10 au chat).
- Bien que cette étude n’avait pas pour but d’étudier d’examiner les effets cliniques, les enfants dans le groupe supplémenté avaient 3 fois moins de prick-tests positifs à l’œuf à l’âge de 1 an (OR 0.34 ; IC 0.11 à 1.02 ; p=0.55).
- Bien qu’il n’y avait pas de différence dans la fréquence de la dermatite atopique à 1 an, les enfants du groupe supplémenté avaient une maladie significativement moins sévère (OR 0.09 ; IC 0.01 à 0.94 ; p=0.045).
– Conclusions.
- Ces résultats suggèrent une réduction potentielle de l’allergie infantile après supplémentation maternelle en AGPI.
- Des études ultérieures avec des cohortes plus importantes sont nécessaires pour renforcer la réalité de ces résultats et confirmer leur signification quant à des modifications à long terme des maladies allergiques chez les enfants.
Cette étude randomisée vient renforcer l’hypothèse de l’importance de la qualité des graisses alimentaires dans la fréquence de l’atopie et renforcer l’hypothèse qu’une modification des apports qualitatifs en graisses dans l’alimentation, ces dernières années, pourrait être une des causes expliquant la recrudescence des maladies allergiques.
On sait par ailleurs que des fréquences moindres d’allergies dans certaines populations (comme chez les esquimaux), où des graisses de nature différente sont utilisées, vient renforcer cette hypothèse.
A cet effet les auteurs ont soumis deux groupes de femmes enceintes soit à un régime comportant de l’huile de poisson insaturée, soit un placebo, de la 20ème semaine de grossesse jusqu’à la délivrance. Dans le groupe supplémenté en graisses, celles-ci étaient retrouvées dans les membranes érythrocytaires des nouveaux-nés à la naissance ; ceux-ci avaient par ailleurs une synthèse de cytokines pro-allergiques moins importante (significativement significative uniquement pour le chat), des prick-tests à l’œuf trois fois moins positifs à 1 an, et une dermatite atopique moins sévère.
Cette étude est donc en faveur d’une immunisation plus faible d’enfants à risque d’atopie, après régime riche en graisses poly-insaturées de leur mère pendant la grossesse.
Le type de graisses utilisées dans l’alimentation aurait donc un rôle direct dans la fréquence de l’atopie.
Cette hypothèse nécessite d’être confirmée dans des études plus importantes, d’être validée par des études de la fréquence des maladies allergiques à des âges plus avancés chez des enfants nés de mères mises au régime, mais aussi dans des groupes d’enfants à risque d’atopie qui seraient eux aussi mis à un régime spécifique à la naissance.
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