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Nouveau scandale : les hommes allergiques ne pourront pas être amélioré par l’allaitement au sein !!
dimanche 18 janvier 2004, par
La relaxation diminue les réponses allergiques. Inversement un stress physique comme le fait d’allaiter devrait augmenter ces réponses. Pourquoi alors l’allaitement, paradoxalement, diminue t’il les réponses cutanées aux allergènes chez les femmes allergiques qui allaitent leur enfant au sein ?
Department of Allergy, Ujitakeda Hospital, Uji-City, Japan
dans Int Arch Allergy Immunol. 2003 Dec ; 132(4) : 380-3
La lactation est associée à une inhibition des réponses de l’axe hypothalamo-hypophysaire au stress physique et psychique chez les rats femelles et chez les femmes.
Cependant, l’allaitement entraîne également une amélioration de l’humeur des femmes qui allaitent et qui sont non atopiques.
La relaxation réduit les réponses allergiques (diamètre des papules cutanées aux allergènes), alors que de nombreux stress augmentent cette réponse chez les patients allergiques.
Cependant, l’augmentation et la réduction de la réponse papulaire à la stimulation allergénique sont associées à une élévation ou une diminution des taux plasmatique respectivement de substance P (SP) et du VIP (vasoactive intestinal peptide).
De plus, les taux plasmatiques de SP, VIP et du NGF (le nerve growth factor), mais pas de la neurotrophin-3, sont élevés chez les patients allergiques.
C’est pourquoi les effets de l’allaitement au sein sur les réponses allergiques et les taux plasmatiques de neuropeptides et de neurotrophines ont été étudiés chez des femmes allaitantes et ayant une dermatite atopique.
– Méthode :
- Les réponses cutanées allergiques aux allergènes ont été étudiées par prick tests, avant et après l’allaitement.
- Simultanément, les taux plasmatiques de substance P, VIP, NGF et neurotrophin-3 ont été mesurés chez des femmes qui allaitent, avec ou sans dermatite atopique.
– Résultats :
- L’allaitement diminue la réponse cutanée papulaire aux allergènes mais pas à l’histamine, alors que le fait de tenir des enfants dans les bras pour leur donner du lait mais sans les allaiter ne modifie rien.
- L’allaitement réduit également les taux plasmatiques de VIP, SP et NGF mais pas de NT-3 chez ces patients, alors que tenir simplement les enfants ne modifie pas ces taux sériques.
– Conclusions : Ces résultats prouvent que l’allaitement réduit les réponses allergiques avec une diminution des taux plasmatiques de SP, VIP et NGF. Sur le plan général, l’allaitement pourrait avoir des implications sur les études des allergies chez des allergiques.
Les auteurs démontrent que le seul fait de nourrir un enfant dans ses bras n’a pas d’effet sur l’allergie et que c’est réellement l’allaitement qui modifie ces réponses allergiques chez l’atopique par l’intermédiaire d’une modification de sécrétion de nombreuses molécules à action hormono-immunologique (SP, VIP, NGF).
Ce travail démontre que l’allaitement a un effet bénéfique sur le terrain atopique de la mère, objectivé par une diminution de la réponse cutanée aux allergènes.
Cette amélioration se fait par le biais d’une modification de la sécrétion endogène de certains médiateurs comme le VIP, SP et NGF. Le seul fait de tenir un enfant dans ses bras n’est pas suffisant, il faut réellement l’action physique de l’allaitement.
La morale de l’histoire est que les femmes allergiques devraient allaiter leurs enfants avec un double objectif : protéger l’enfant du développement d’un terrain atopique, et améliorer la mère qui allaite.
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