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Même pour la dermatite atopique, mieux vaut être pauvre que riche ! !Mais si ! !
jeudi 1er août 2002, par
Décidément, les études épidémiologiques se suivent mais ne se ressemblent pas. Cette fois il s’agit d’un travail sur les facteurs de risque de développer une dermatite atopique chez des enfants en âge scolaire. L’étude s’est faite en Allemagne dans une grande ville, Hanovre : la pollution extérieure joue-t-elle un rôle déterminant comme cela a été avancé dans plusieurs études ?
L’incidence de la dermatite atopique chez des enfants entrants à l’école à Hanovre en Allemagne est associée à des facteurs individuels dépendants du style de vie mais pas à des facteurs locaux de l’environnement : S. Werner, K. Buser*, A. Kapp and T. Werfel dans British Journal of Dermatology Volume 147 Issue 1 Page 95 - July 2002
La dermatite atopique (DA) est une affection cutanée banale de l’enfance. Les facteurs de micro et de macro environnement n’ont encore jamais été étudiés de façon simultanée dans une large cohorte provenant d’un même lieu géographique avec analyse précise.
– Objectifs : L’incidence de la DA a été étudié chez 97% des enfants entrants à l’école (n=4219) dans la ville de Hanovre en Allemagne avec analyse de l’influence des facteurs individuels et de l ’environnement.
– Méthodes : les auteurs ont utilisé le questionnaire modifié de Hanifin et Rajka, dont la sensibilité et la spécificité sont de 97% comparés à un diagnostic clinique effectué par un dermatologue. Un calcul de régression statistique a été également utilisé. De multiple facteurs d’environnement locaux ont été pris en considération et ont été analysés pour les 49 quartiers de la ville.
– Résultats : Parmi tous les enfants, 10,5% présentent une DA à un moment de leur vie. La fréquence de la DA est significativement augmentée dans les milieux socio-économiques élevés (p<0.01). Les facteurs indépendants qui sont associés à une augmentation de la fréquence de la DA sont : la nationalité Germanique (12,4% versus 2,1% chez les non germaniques) ; un statut socio-économique du père élevé ; une durée de travail quotidienne plus grande du père et l’absence de changement professionnel du père. A l’inverse, il n’y a pas de corrélation significative entre la fréquence de la DA et les facteurs locaux de l’environnement, ni avec le niveau de pollution de l’air et le degré d’urbanisation.
– Conclusions : Cette étude confirme une association entre un style de vie privilégié et une plus forte incidence de la DA parmi un grand nombre d’enfants de 5 à 9 ans (97,6% ont 6 ou 7 ans) de la ville de Hanovre. Les auteurs proposent que le statut socio-économique soit un marqueur de différents styles de vie et le témoin d’un micro environnement social dans beaucoup d’études, comme il y a beaucoup de corrélation significative entre l’individu social et les facteurs d’environnement. Le macro environnement semble être moins important pour le devenir de l’affection dans ce contexte.
Ce qui est amusant avec les études épidémiologiques, c’est le rapprochement quelles font entre des données apparemment complètement indépendantes. Ainsi, il était impossible de penser qu’il puisse y avoir un lien entre la DA et la charge de travail quotidienne du père ! Si on doit croire ces résultats, les 35h devraient permettre de diminuer l’incidence de la DA en faisant rentrer papa plus tôt à la maison avec une baisse de ses revenus qui devrait modifier significativement son niveau de vie socio-économique, et ainsi donc protéger ses enfants de la maladie allergique ! !
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