Doubler la dose de corticoïdes inhalés pour éviter la prise orale dans les attaques d’asthme.

mardi 10 février 2004 par Dr Isabelle Bossé1552 visites

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Doubler la dose de corticoïdes inhalés pour éviter la prise orale dans les attaques d’asthme.

Doubler la dose de corticoïdes inhalés pour éviter la prise orale dans les attaques d’asthme.

mardi 10 février 2004, par Dr Isabelle Bossé

Les auteurs ont étudié l’intérêt de doubler la doses de corticoïdes inhalés, en prévention des exacerbations d’asthme, ceci afin d’éviter le recours aux corticoïdes par voie générale. Jusqu’à présent toutes les études ont prouvé que cette thérapeutique double au long cours n’a aucun intérêt.

Doublement de la dose de corticoïdes inhalés dans la prévention des exacerbations d’asthme : un essai randomisé contrôlé. : Harrison TW, Oborne J, Newton S, Tattersfield AE.

Division of Respiratory Medicine, City Hospital, Nottingham, UK. tharris2@ncht.trent.nhs.uk

dans Lancet. 2004 Jan 24 ;363(9405):271-5

 Objet :

  • les protocoles d’auto contrôle de l’asthme qui incluent le doublement de la dose de corticoïdes inhalés, quand les conditions respiratoires se détériorent, améliorent le contrôle de l’asthme. Alors que doubler les doses de corticoïdes isolément n’a pas prouvé son efficacité.
  • Les auteurs ont entrepris d’étudier par un essai contrôlé randomisé les effets du doublement des doses de corticoïdes inhalés quand l’asthme se déstabilise.

 Méthodes  :

  • 390 individus asthmatiques avec un risque d’exacerbation ont surveillé leur peak flow matinal et les symptômes d’asthme pendant les 12 derniers mois.
  • Quand le peak flow ou les symptômes commencent à se détériorer, les participants ajoutent soit un placebo soit un corticoïde inhalé à leur corticostéroïde habituel pendant 14 jours pour obtenir soit un doublement de la dose soit une dose stable.
  • Le résultat principal était le nombre d’individus débutant un traitement per os de prednisolone dans chaque groupe.

 Résultats :

  • pendant 12 mois, 207 ( 53 %) des patients ont débuté le traitement inhalé et 46 ( 12 %) la prednisolone.
  • 22 ( 11%) sur 192 et 24 (12 %) sur 198, respectivement dans le groupe traité et dans le groupe placebo.
  • La comparaison du risque de commencer un traitement de prednisolone était donc de 0.95 ( 95 % IC ; 0.55-1.64, p= 0.8).

 Interprétation : les auteurs ont retrouvé un argument qui permet de confirmer l’utilisation large de doubles doses de corticoïdes inhalés quand l’asthme commence à se détériorer.


Pour éviter le recours aux corticoïdes per os dans les exacerbations d’asthme, il faut que les patients soient très au faite de leur maladie et des signes avant-coureurs d’une déstabilisation de leur asthme.

Par ailleurs, cette étude prouve que le doublement des doses journalières de corticoïdes inhalés, diminue le recours aux corticostéroïdes per os. Alors que ces doses doubles utilisées journellement n’ont jamais prouvé un impact positif sur la prévention des exacerbations.

Il faut donc que les patients soient très compliants et très bien informés pour leur permettre d’éviter les corticoïdes généraux.

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