Même beau, jeune et en bonne santé, le tabac c’est pas cool !

vendredi 20 février 2004 par Dr Alain Thillay4891 visites

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Même beau, jeune et en bonne santé, le tabac c’est pas cool !

Même beau, jeune et en bonne santé, le tabac c’est pas cool !

vendredi 20 février 2004, par Dr Alain Thillay

Si certes la dépendance tabagique n’est plus ignorée par personne, nombre de fumeurs défendent le côté positif d’un certain bien-être et d’une certaine facilitation à socialisation. Tout cela devrait donc se traduire par une amélioration des critères de qualité de vie du fumeur. Qu’en est-il exactement ? C’est le propos de cette étude.

Conséquences du tabagisme sur la qualité de vie de jeunes fumeurs en bonne santé. : José Antônio Baddini Martinez, MD ; Gustavo Assis Mota, MD ; Élcio Santos Oliveira Vianna, MD ; João Terra Filho, MD ; Gerusa Alves Silva, MD and António Luiz Rodrigues, Jr., PhD

* From the Departments of Internal Medicine (Drs. Martinez, Mota, Vianna, Filho, and Silva) and Social Medicine (Dr. Rodrigues), Medical School of Ribeirão Preto, University of São Paulo, Ribeirão Preto, São Paulo, Brazil.

dans Chest. 2004 ;125:425-428.

 OBJECTIF
Rechercher le profil de qualité de vie chez des sujets jeunes en bonne santé fumant depuis peu.

 METHODES

  • Il s’agit d’une étude d’observation de données à un temps donné.
  • Cette étude a été menée dans deux universités d’état (Brésil).
  • Soixante-dix sept étudiants fumeurs sans aucune comorbidité (39 hommes, l’âge moyen était de 20,5ans +/-2 ans) ont été recrutés.
  • Un groupe témoin a été constitué afin de mesurer la qualité de vie avec 97 étudiants en bonne santé et n’ayant jamais fumé recrutés dans les mêmes universités (55 hommes, l’âge moyen était de 20,6 ans +/-2 ans).
  • Tous les sujets étaient en « aveugle » à propos de cette étude et ont répondu à des formulaires qu’ils remplissaient eux-mêmes concernant l’habitus, le tabagisme et 36 items concernant la qualité de vie.

 RESULTATS

  • Les sujets n’ayant jamais fumé montraient une moyenne de scores de qualité de vie supérieure aux fumeurs dans tous les domaines.
  • Des différences statistiquement significatives ont été observées dans les domaines de l’état physique (86,6 +/-12,9 contre 93,4 +/-), des perceptions de la santé en général (64,3+/-19,8 contre 76,3 +/-13,4), de la vitalité (58,4 +/-20 contre 64,6+/-16,5), de la relation sociale (59,3+/-19,7 contre 76,3+/-19,6) et de l’indice de santé mental (66,4+/-21,1 contre 71,9+/-15,5).

 CONCLUSIONS

  • Les jeunes fumeurs en bonne santé fumant depuis peu montrent des conséquences significatives sur la qualité de vie dans les domaines mental et physique comparativement aux jeunes sujets n’ayant jamais fumés.
  • Ces constations doivent être confirmées afin de fournir des informations utiles dans le cadre d’interventions en faveur de l’arrêt du tabac.

Il serait tentant, d’emblée, de prendre au pied de la lettre les résultats de cette étude.
Toutefois, il ne s’agit jamais que d’une étude d’auto-questionnaire à un moment donné dans la vie des sujets retenus.

Il faudrait aller plus loin et faire une étude de suivi sur les deux mêmes cohortes en utilisant questionnaire mais aussi des moyens plus objectifs pour évaluer la qualité de vie.

Les différences significatives de qualité de vie sont dans les domaines du physique, de la perception de l’état de bonne santé, du relationnel et de la notion de santé mental.

Il est vrai que l’on peut s’étonner de voir de jeune fumeur souffrir d’un défaut de qualité de vie dans ces domaines, alors que ces sujets trouvent toujours de bons prétextes pour leur tabagisme en déclarant vivre un certain confort, une certaine détente, une facilitation à la socialisation, etc..

Faudrait-il penser qu’il n’y a pas de hasard ?

Et comme le soutiennent certaines études que nombre de fumeurs ont un terrain dépressif et que le tabac est utilisé comme une sorte d’anti-dépresseur.

Tout en sachant, que la dépendance tabagique est elle-même source d’anxiété et de dépression ce qui « enkyste » encore un peu plus l’addiction.

En d’autres mots, le tabagisme serait le fait de sujets qui chercheraient ainsi un moyen d’identification et d’affirmation de soi au sein du groupe humain.

Cette étude semblerait indiquer que malheureusement le tabagisme n’aiderait en rien à la socialisation, au bien être.

Ces sujets pour avoir voulu « se soigner » par la tabac s’en trouvent dépendants et toujours aussi mal avec les autres et avec eux-mêmes.

Tout cela reste certes à confirmer, mais interpelle bigrement !

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